Démocratiser le sport en France, mais avec quels moyens ?

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Par Gwenaëlle Natter

Quel  est  l’intérêt  d’une  loi  qui  affiche de grandes ambitions telles que  «  démocratiser  le  sport  en France » quand on ne se donne pas  les  moyens  de  les  atteindre  ?  Dans les collèges et lycées, le ministère  programme  plus  de  200  suppressions  de  postes  en  EPS  alors  qu’il  y  aura  43  000  élèves  supplémentaires    à    la    rentrée    prochaine.  Et  pour  développer  la  pratique  sportive  en  dehors  de  l’école,  le  ministère  ne  s’oppose  pas aux décisions délétères prises avant  le  transfert  des  personnels  Jeunesse  et  Sports  à  l’Éducation  Nationale,   poursuivant   ainsi   la   chute  des  effectifs  entamée  lorsqu’ils  étaient  gérés  par  les  ministères sociaux (santé/travail)…

Pour  retrouver  les  effectifs  de  2008  (soit  2  719  profs  de  sport  et CTPS sport en activité), il faudrait  d’ores  et  déjà  recruter  plus  de   400   professeurs   de   sport,   et  ce  dans  les  différentes  fonctions (CTS/CAS/FOR)1On  sait  par  ailleurs  que  300  agents  ont  atteint  l’âge  légal  pour  partir  en retraite,  que  des  opérations  de  transfert  de  personnels  vers  le  guichet  unique  du  sport  de  haut  niveau    et    l’Agence    Nationale    du   Sport   sont   prévues   depuis   plusieurs  mois,  et  que  la  trajectoire  d’emplois  du  ministère  des  sports est de -2,5 % en 2021.C’est pourquoi le SNEP-FSU ne cesse   d’alerter   sur   la   question   des  effectifs,  en  demandant  un plan  pluriannuel  de  recrutements massifs. Et si l’annonce de l’ouverture de concours en 2021 est  en  soi  une  bonne  nouvelle,  car  intervenant  après  2  années  sans  concours,  la  découverte  du  nombre  de  postes  offerts  (40) sonne comme une douche froide qui,   associée   à   la   publication   des  postes  au  mouvement,  aura  au  moins  eu  le  mérite  de  faire  prendre   conscience   à   d’autres   acteurs   de   l’écosystème   sportif  (fédérations,  association  des  DTN, collectifs de personnels, …) de  l’urgence  à  se  saisir  de  cette  question !

Mais  si  les  CTS  sont  particulièrement  ciblés  dans  les  communications actuelles, le SNEP-FSU rappelle  que  ce  sont  les  CAS  qui  ont  été  particulièrement  impactés ces dernières années (-33 %) et  que  le  service  public  du  sport  a   aussi   besoin   de   formateurs.   Quant  au  budget  du  ministère  des sports, le SNEP-FSU continue  à  revendiquer  qu’il  atteigne  1 % du budget de l’État.

 Pour le SNEP-FSU, « démocratiser le sport » passe par un renforcement  du  service  public  du  sport  et  de  l’éducation.  Il  continuera  donc  à  se  mobiliser  pour  obtenir  de  réelles  avancées  en  faveur de l’EPS, du sport scolaire et du sport.

  1. CTS  =  Conseiller  technique  sportif  exerçant auprès des fédérations sportives.
    CAS    =   Conseiller   d’animation   sportive   travaillant  dans  les  services  départementaux   et   régionaux   Jeunesse   et   Sports   (DRAJES et SDJES).
    FOR  =  Formateur  exerçant  des  missions  de  formation  ou  d’accompagnement  des  sportifs  de  haut  niveau  dans  les  établissements publics du sport (CREPS, INSEP, écoles nationales). []
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