CDN des 14 et 15 novembre 2024 – Texte Action

Introduction

Le contexte international est toujours marqué par les guerres dont les populations civiles sont les premières victimes. Le SNEP-FSU réaffirme son engagement pour une paix juste et durable.

La montée du nationalisme, de l’extrême droite, des politiques populistes néo libérales prennent une ampleur nouvelle avec l’élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis d’Amérique.

C’est un très mauvais signal pour le réchauffement climatique (à l’ouverture de la COP 29), la lutte contre les discriminations, pour l’égalité et pour les droits des femmes.

La France n’est pas en reste. La circulaire Retailleau va plus loin dans la politique migratoire en s’attaquant aux droits des étrangers y compris celles et ceux qui sont en situation régulière. Sur les lieux de travail et dans l’espace public les propos racistes et violents se banalisent.

Ce contexte anxiogène génère du mal être et augmente les situations conflictuelles.

La bataille que nous devons mener est une bataille idéologique sur des valeurs républicaines. L’égalité est plus qu’attaquée, la fraternité est éprouvée par des décisions politiques, et la liberté est mise à mal dans une société composée d’individus de plus en plus isolés, mal traités et individualistes.

Un vaste plan social se dessine avec des centaines de milliers d’emplois supprimés notamment chez Auchan, Michelin, Vencorex, Casino, ExxonMobil… malgré les aides publiques distribuées généreusement sans contrepartie, les cadeaux fiscaux et les bénéfices que ces entreprises réalisent. Le taux de chômage devrait atteindre 8% dans les prochains mois. Face à cette réalité, la CGT lance un appel à la grève le 12 décembre contre les suppressions d’emplois dans le privé.

Projets de lois budgétaires en baisse drastique, attaque sur la fonction publique sacrifiée sur l’autel de la maitrise des dépenses publiques (suppressions de postes, jours de carence, baisse de l’indemnité journalière, suppression de la GIPA…) sont les marqueurs d’une accélération des politiques néo-libérales portées par un gouvernement de droite. Elles touchent aussi bien les actifs/actives que les retraité∙es une nouvelle fois attaqué∙es avec le report de la revalorisation du 1er janvier 2025 au 1er juillet.

L’idée qu’une oligarchie s’empare de la démocratie est plus présente que jamais.

Le spectre du 49.3 est bien présent compte tenu du rejet du volet recettes du budget à l’Assemblée nationale. Le refus du gouvernement de présenter des financements des services publics alors que les français se prononcent majoritairement pour le prélèvement des impôts, mais à condition qu’il soit juste, doit nous pousser à agir fortement.

Les Assemblées Générales du SNEP-FSU auront à organiser les débats avec les collègues pour les informer et construire des mobilisations à la hauteur des attaques.

Différents mouvements sont d’ores et déjà programmés dans le calendrier : mobilisation pour les retraité∙es à l’appel du G9 le 3 décembre, journée de mobilisation, de manifestation et de grève dans la Fonction publique le 5 décembre, grève des cheminots le 21 novembre puis à partir du 11 décembre, journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes les 23 et 25 novembre.

Campagne « conquérir un héritage »

Si les mesures promises par les annonces gouvernementales, tant pour l’École avec la confirmation du déploiement du choc des savoirs que pour la Fonction publique et la volonté d’étendre le nombre de jours de carence en y ajoutant une baisse de la rémunération totale, appellent à une mobilisation forte dans un cadre politique générale, les questions particulières à l’éducation physique et sportive doivent y trouver toute leur place. La politique menée par le gouvernement développe une idéologie totale, renforçant les inégalités de tous ordres. Le projet éducatif et de société porté par le SNEP-FSU au travers de la revendication d’augmenter l’horaire hebdomadaire de la discipline concourt à lutter contre ce séparatisme social.

Par ailleurs, les différentes initiatives de la campagne #EPS2024 ont permis de projeter nos revendications dans le débat public en apparaissant dans le contrat de législature du NFP.

C’est pourquoi le prolongement et le renforcement de notre campagne spécifique sont nécessaires pour installer nos revendications, mettre la profession en mouvement et poursuivre la construction d’alliances dans le temps long.

La période actuelle, autour de la 5ème édition de la Semaine de l’EPS, doit permettre d’initier des rencontres avec la profession, dans tous les départements d’ici le début de l’année 2025.

Ces rencontres ont pour fonction d’accroître la conscience militante dans la profession en liant réflexion et action dans un même mouvement. Elles articulent une vision entière de la situation, liant le particulier au général.

Les différents formats doivent pouvoir co-exister : assemblées générales, stages, Journées de l’EPS…

Ces dernières doivent poser les enjeux de notre campagne. Une séquence consacrée à la revendication des 4 h d’EPS et tous les dossiers qu’elle entraine (textes officiels, équipements, emplois…) sera systématiquement programmée.

Lorsque les APSA sont traitées, les liens doivent être faits avec les programmes alternatifs du SNEP-FSU.

Les STAPS doivent être investi le plus possible pour y organiser les Journées de l’EPS.

Il conviendra également d’informer la presse de la tenue des Journées de l’EPS.

Dès janvier, la campagne franchira un nouveau cap en sollicitant massivement la profession pour dresser l’inventaire national de l’état des salles de classe de l’EPS, les équipements sportifs. Le maillage territorial doit dès maintenant être anticipé par les secrétaires départementaux afin d’assurer le succès de l’enquête.

Organiser les débats et l’action avec la profession

Le SNEP-FSU décide de tenir les rencontres avec la profession dans tous les départements et académies monodépartementales.

Les AG à la journée, les réunions sur demi-journée, en soirée etc. seront proposées sur l’ensemble du territoire, le format retenu devant permettre la participation du plus grand nombre.

Elles auront notamment pour ODJ la campagne 4 h d’EPS, sport scolaire, attaques contre la FP et les services publics.

Sport scolaire

Il faut un dénouement rapide à la crise que l’UNSS traverse.

Les dérives financières de l’UNSS dénoncées par le SNEP-FSU depuis l’arrivée d’Olivier Girault et de son équipe, ont été mises sur la place publique grâce aux révélations de l’enquête du journal l’Equipe. Elles ont scandalisé et mis en colère la profession.

Le SNEP-FSU a demandé à la ministre de diligenter une enquête administrative et à être auditionné.

Parallèlement il a exigé de la ministre qu’elle porte à sa connaissance les 2 rapports (2021 et 2024) de l’Inspection Générale de l’éducation du sport et de la recherche, rapports jamais publiés. Au regard des éléments de ces rapports, le SNEP-FSU se réserve le droit de saisir la justice.

Le SNEP-FSU réclame à la ministre, présidente de l’UNSS de démettre le directeur national et ses plus proches collaborateurs/collaboratrices de leurs fonctions. Il demande l’attribution d’une subvention exceptionnelle pour cette année et le doublement de la subvention à l’avenir pour améliorer et développer l’activité des élèves.

Une pétition nationale a été lancée le 12 novembre et a déjà recueilli plus de 5000 signatures en 72h.

Le SNEP-FSU appelle les militant·es à diffuser et faire signer massivement cette pétition auprès de tous les usagers.

Toutes les organisations UNSS (cross, rencontres, …), les CA d’établissement, les CDEN, … doivent être l’occasion de montrer publiquement l’attachement de la profession au service public du sport scolaire :

  • prises de parole ou motions (le SNEP-FSU national proposera des modèles)
  • cartons rouges, T-Shirt , brassards noirs etc…

Lycées

L’utilisation du logiciel Santorin, ses modalités de saisie des différents AFL et AFLP augmentent le temps de travail des enseignants sans compensation financière. Le SNEP-FSU demande l’abandon de ce logiciel et exige un temps de travail et de réflexion sur les outils qui seraient utiles et nécessaires.

Les enseignants d’EPS sont confrontés à une évolution de leur métier avec un alourdissement des taches et de plus en plus de travail de corrections en cours d’année.

Le CDN propose d’écrire à tous les niveaux à la DGESCO, aux recteurs/rectrices pour qu’a minima une journée par établissement soit banalisée pour répondre aux contraintes institutionnelles (Santorin et commission bac d’établissement) et débattre collectivement des questions relatives à l’évaluation et aux outils pour collecter les résultats des élèves. 

Par ailleurs, au vu des dernières évolutions et de l’utilisation du logiciel Santorin, le SNEP-FSU demande que des mesures urgentes soient prises comme l’augmentation de l’ISS en cycle terminal.

Le SNEP-FSU continue à réclamer la pondération pour tous les enseignants d’EPS enseignant dans les classes à examen, à l’instar de tous les autres enseignants.

IMP coordination des APSA

La prise en compte des HSA dans la détermination du seuil ouvrant droit à l’attribution d’une IMP au taux annuel de 2500 € est un conquis syndical qu’il convient de faire fructifier tant au bénéfice des équipes EPS concernées que pour l’image et le renforcement du syndicat.
Les S3 et S2 enverront une lettre à l’attention des « coordos EPS » (cf. modèle qu’il leur a été adressé) et interviendront auprès des rectorats et DSDEN pour que la décision de la CAA de Bordeaux et l’engagement ministériel soient mis en œuvre.

FPC

Le SNEP-FSU s’est inscrit dans le suivi de la situation faite à la FPC.  Une première expression a eu lieu suite à l’enquête réalisée l’année dernière.

Les bureaux académiques sont appelés à collecter et à faire remonter au national l’ensemble des Plans académiques de formation (PAF). Le SNEP-FSU analysera l’ensemble et diffusera largement les résultats. Ce travail donnera lieu à des interventions auprès de l’administration.

Attaques contre la Fonction Publique

Les agent.es de la FP font une fois de plus les frais des politiques budgétaires du gouvernement Barnier. Suppression de la GIPA qui devait, compte tenu de l’inflation être versée à nombre de collègues, gel de la valeur du point d’indice, suppressions de postes et pour conclure l’inventaire, instauration de 3 jours de carence et réduction à 90% du taux d’indemnisation statutaire du Congé de Maladie Ordinaire. Cette dernière mesure aura un impact certain pour nos professions qui s’avèrent être une catégorie qui compte le plus d’arrêts maladie du fait des conditions d’exercice. Face à l’ampleur des attaques, l’intersyndicale de la FP, à l’exception de FO, vient de décider d’appeler l’ensemble des agent.es des 3 versants de la FP à une première journée de mobilisation le 5 décembre. La rencontre multiforme des personnels doit être mise en œuvre au plus vite pour construire une grève majoritaire et envisager, dès à présent, les suites afin de construire le rapport de force qui nous permettra de mettre un terme à ces attaques sans précédent.

Budget

Dans un contexte où le gouvernement veut imposer l’austérité tant au niveau de l’Etat que des collectivités territoriales, les actions dans les établissements seront importantes pour le rapport de force global. Le CDN appelle à préparer les Conseils d’Administration sur le budget 2025 dans les établissements. Il appelle à rejeter tout budget de régression pour le Service Public. Il faudra être vigilant.es concernant les dépenses d’énergie, les chauffages des installations sportives, les crédits EPS (matériel, location).  Le CDN appelle à faire connaitre le « kit budget 2025 » à toute la profession pour anticiper la lutte pour une EPS de qualité.

Interpellation des parlementaires

Alors que le gouvernement prévoit 4000 suppressions de postes dans son PLF2025, le CDN appelle à amplifier les interpellations des parlementaires pour développer l’EPS au lendemain des JOP. Si la partie dépense du budget restait en l’état, il y aurait de nombreuses suppressions de postes en EPS à la rentrée 2025.

Ces interpellations « en 3 clics » doivent être poursuivies par des demandes de rencontres pour exposer les besoins pour l’EPS, le sport scolaire, le sport et la fonction publique.

Les moments de rencontre avec les parlementaires doivent être mis à profit pour porter nos revendications dans le cadre de discussions pour une loi d’orientation et de programmation pour le Sport.

Syndicalisation

Le CDN appelle à proposer massivement l’adhésion au SNEP-FSU comme un élément qui permet d’accentuer le rapport de force pour avancer sur les revendications (emploi, budget de l’établissement, IMP, FP, mutation, sport scolaire…).

Le CDN appelle à développer les contacts lors la « quinzaine 1000 appels » qui se déroule du 12 au 22 Novembre, notamment auprès des AA, dans tous les départements et académies et à profiter de la semaine de l’EPS et des actions en cours (sport scolaire, FP, etc..).

Pour : unanimité

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