La grande inconnue

Par Benoît HUBERT

Le SNEP-FSU appelle à se mobiliser le 2 décembre pour gagner un budget de justice sociale, fiscale et environnementale.

Le vote sur les recettes du projet de loi de finances n’a pu avoir lieu à l’Assemblée nationale faute de temps et face à la nécessité d’entamer les débats sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale. L’examen du texte reprendra mi-novembre avant un vote puis un renvoi vers le Sénat qui, du fait de sa composition, fait courir de grands risques de durcissements. Si les député·es ne parvenaient pas à un accord, c’est sur la base du projet gouvernemental que se feraient les discussions du Sénat, faisant courir le risque d’une plus grande austérité qui touchera l’ensemble de la population et plus particulièrement les classes sociales les moins aisées. Suppression de niches fiscales dont la suppression de l’exemption d’impôt sur les indemnités journalières pour affection longue durée, ou la réduction d’impôt pour frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur, gel des prestations sociale comme les allocations familiales, gel des salaires de la Fonction publique, gel des prestations sociales, fin de l’indexation des retraites sur l’inflation, sous indexation des pensions de 0,4 point par rapport à l’inflation, doublement du plafond des franchises médicales annuelles payées par les assuré·es… Pour le PLFSS, le gouvernement envisage 7,1 milliards d’économie pour la santé et protection sociale.

Si des amendements pour des mesures de justice fiscale ont pu être adoptés lors des discussions sur les recettes, le global n’ayant pu être adopté, tout est remis en cause dans les débats qui s’ouvrent au Sénat. Dans le même temps, la représentation nationale a adopté la suspension de la réforme des retraites qui, en fait de suspension, n’est qu’un décalage dans le temps de l’application de cette réforme jusqu’à la prochaine présidentielle. La réforme s’applique donc toujours mais avec le décalage de quelques mois qui bénéficieront sous certaines conditions aux personnes nées en 1964 et premier trimestre de 1965. S’il s’agit là d’un premier pas à mettre au crédit des mobilisations, ce n’est en rien l’abrogation que nous réclamons toujours et qu’il nous faudra gagner en continuant à nous mobiliser fortement. Par ailleurs, cet article suspendant la réforme doit être examiné prochainement au Sénat qui est favorable au recul de l’âge légal de départ à 64 ans. D’ores et déjà, les sénateurs de droite ont prévu de s’opposer vigoureusement à ce qu’a voté l’Assemblée. « Le Sénat rétablira la réforme des retraites. », a prévenu le président Les Républicains du Sénat. On se dirigerait donc vers une Commission Mixte Paritaire dont l’accord final est plus qu’hypothétique. C’est le cas pour cette suspension comme pour l’ensemble des projets de loi de finances et pourrait aboutir à deux perspectives : la dissolution ou l’application budgétaire par ordonnances.

Il n’y a donc aucune visibilité sur ces projets budgétaires mais une chose reste certaine, il nous faut agir pour faire entendre nos revendications et nos exigences pour plus de justice sociale et fiscale, pour les services publics, pour nos salaires et pour nos métiers. Nous ne pouvons laisser le soin à d’autres de décider de notre avenir sans rien en dire. La journée de mobilisation, de grève et de manifestations du 2 décembre 2025 est, à cet effet, d’une extrême importance !  

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