Faire sauter le sous-investissement budgétaire chronique pour l’éducation (comme pour l’hôpital)

bugget education

Par Pascal Anger

Par exemple il manque au moins 22 milliards (Mds) pour la « Dépense intérieure d’éducation » (DIE) de la maternelle à l’ESR en 2021. 

C’est la déduction que l’on fait, année après année depuis 1996, de la note de la Depp (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) n° 22.34 de novembre 2022, ou de la note de l’Insee du 22/11/2022. Elles font état de la Dépense Intérieure d’Éducation (DIE) en 2021.

Les dirigeants de notre pays, depuis 1996, n’engagent plus dans le système éducatif, de la maternelle à l’ESR, le même pourcentage de DIE par rapport au PIB (indicateur monétaire de la richesse produite sur une année). Celui-ci est à la baisse globale depuis 25 ans. 

En 1996 la France consacrait l’équivalent de 7,7 % de son PIB à la DIE. En 2021 elle ne consacre plus que 6,8 % soit 0,9 % point de pourcentage en moins, (PIB certifié de 2 500 Mds en 2021 – Source Insee). L’année 1995 est considérée pour beaucoup d’analystes de l’éducation comme le début de la panne de la démocratisation en France.

Si la France avait consacré en 2021 le même pourcentage de richesse du PIB qu’en 1996, elle aurait dû engager au moins 22 Mds en plus sur les budgets MEN (PLF 2021 : 54,9 Mds) et MESR (28,2 Mds) réunis.

Ce montant de la DIE, c’est-à-dire cet investissement, devrait être dimensionné d’abord en partant des véritables besoins d’enseignement pour faire réussir nos élèves/étudiant·es. Les horaires disciplinaires, les effectifs, les maxi par classe/groupe, les m2, les différents personnels… doivent être des critères de base a minima pour chiffrer cet investissement qui lui créera de toute façon de la richesse de diverses natures.

Imaginer ce que ce montant supplémentaire aurait comme effet levier sur la démocratisation, la réussite, nos conditions de travail et de salaires, … (par exemple : 1 Mds peut créer au moins 13 000 postes (cotisations comprises) !

Alors une question :

Pourquoi idéologiquement consacrer moins en % du PIB pour la DIE en 2021 qu’en 1996 alors que depuis les années 1990 il y a plus d’élèves, d’étudiant·es et d’exigences (individualisation, inclusion, orientation, …) ? Ces dépenses publiques seraient inutiles ou non productives ? Mais pour qui ?

Ceci relève bien de de choix politiques très discutables et un de nos problèmes centraux à faire sauter pour l’intérêt général !

Note d’information de la DEPP : « 169 milliards d’euros consacrés à l’éducation en 2021 : 6,8 % du PIB »

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