Une attention toute particulière…
Depuis de nombreuses années nous ne cessons d’alerter sur l’état de déliquescence programmée de notre discipline et de porter des revendications pour la reconnaissance de l’EPS dans le système éducatif et de ses personnels. Si le ministre de l’Éducation nationale a osé déclarer « l’EPS à l’honneur » en conférence de rentrée, il ne met rien en perspective et refuse, pour l’heure, de recevoir le SNEP-FSU
Les propositions que nous portons pour les 4h d’EPS, le recrutement, la mise en place d’un vaste plan de construction et de rénovation des équipements sportifs, une refondation des programmes et des certifications etc. représentent un coût, et c’est l’argument d’autorité sur lequel s’appuie le gouvernement pour, au final, ne rien faire. Parler de coût revient toujours à rejeter les propositions mais, ici comme ailleurs, il s’agit d’investissement car comme l’indiquent plusieurs études, ces investissements auraient un impact non négligeable sur celui de la sécurité sociale à terme. Quel engagement en dehors de dispositifs mal fagotés (APQ et 2h de sport) de notre ministère ? Plus de 1 000 postes supprimés (2 500 pour la prochaine rentrée, combien en EPS ?), des freins qui se multiplient sur l’activité des AS et de l’UNSS, des injonctions de plus en plus nombreuses qui nous éloignent de notre cœur de métier, des baisses d’horaires disciplinaires avec la réforme de la voie pro…
Ce « coût » mis en avant ne peut masquer des réalités et des choix politiques. Les possibilités de financement existent et il subit pour s’en convaincre de regarder les projets de lois de finances. 12,4 millions seront, à la prochaine rentrée, dédiés aux 2 heures de sport et le SNU, qui porte dorénavant un projet sportif, se verra attribuer 160 millions. Ces sommes ne seraient-elles pas mieux utilisées pour développer l’EPS pour tous et toutes quand, par ailleurs, le pass’sport, étendard de la politique du sport pour tous et toutes porté par le gouvernement voit ses moyens diminuer et exclut les AS de l’enseignement public ?
Il est plus que temps de faire entendre que d’autres choix sont possibles et indispensables si on veut vraiment faire du sport une « grande cause nationale ».