Groupes de niveaux : vers moins d’EPS ?

Par Alain De Carlo

1er point d’étape suite à notre enquête

La mesure des groupes de niveaux est rejetée massivement par tous·tes les acteurs·rices du système éducatifs (rejet unanime par le Conseil Supérieur de l’Éducation). Sur le fond la réforme est totalement infondée, sur la forme, elle risque d’avoir des impacts énormes sur toutes les disciplines, dont l’EPS qui deviendrait une victime collatérale des souhaits de G. Attal.

Moins d’EPS !

En effet, nous avons de nombreuses remontées d’équipe EPS qui nous alertent sur :

  • La fin du financement horaire du « 3 profs / 2 classes » en natation empêchant que cette activité soit enseignée.
  • La fin du financement d’autres dédoublements : en escalade ou course d’orientation par exemple.
  • La perte d’heures pour plusieurs sections sportives comme par exemple dans un collège de l’Académie d’Aix Marseille : « suppression de la section sportive sport partagé car plus d’heures disponibles » ! À la veille des JOP et alors qu’une circulaire pour les « renforcer » vient de paraître (15/12/2023) : ce n’est pas sérieux !

Concernant ces dispositifs pour l’EPS, soit les heures sont supprimées, soit l’administration tente des négociations pour les faire réaliser via le « Pacte ». Cela entraine que ces soutiens et heures de sections seraient sur la base du volontariat, ce qui est le principe du Pacte. Ce n’est pas acceptable. Ces heures doivent être assurées par les moyens horaires de l’établissement de façon obligatoire pour les élèves et donc par la DHG. Nous appelons à agir pour que les dédoublements natation (autres dédoublements, sections, options…) soient assurés par des heures d’enseignement.

Une discipline dégradée et en recul !

De plus, dans plusieurs établissements, pour prioriser les alignements en « barrettes » pour les maths et le français en 6ème et 5ème (et des 4ème, 3ème pour 2025), il est déjà demandé aux équipes EPS de modifier leur programmation ! Dans d’autres, s’il semble trop tôt pour dire tous les impacts, l’administration a déjà annoncé qu’il y aurait des changements contraignants.

Dans quelques établissements, l’administration, pour se donner plus de « souplesse » demande aux équipes EPS de passer à un fonctionnement à 2 heures + 1 heure en lieu et place du fonctionnement en 2h + 2h (en quinzaine ou semestre) : un vrai recul pour la discipline !

Si le mercredi après-midi semble préservé, l’impact sur le sport scolaire semble plus se porter sur les créneaux méridiens qui risquent d’être impactés par les contraintes dues aux emplois du temps.

Il nous est remonté que le projet des groupes de niveaux peut entraîner, dans plusieurs établissements, la priorisation des heures postes sur le français et les maths car il y a besoin de collègues pour enseigner en barrettes. Cela induit davantage d’HSA sur les autres disciplines (dont l’EPS) et donc des dégradations fortes (compléments de services abusifs…). Nous appelons à refuser les heures supplémentaires qui masquent l’emploi et dégradent les conditions de travail.

Le SNEP, avec la FSU, demande le retrait des groupes des niveaux. Nous appelons à amplifier les luttes avec les parents d’élèves sur ces questions.

PARTAGER
IMPRIMER
Print Friendly, PDF & Email

Nos lecteurs aiment aussi...

Rentrée 2024 – Tout savoir

Le Courrier de l’établissement – Rentrée 2024 – Un outil du SNES-FSU L’école publique et ses personnels vont mal.