Pour une école démocratique, publique et laïque : s’opposer aux DHG et préparer le 1er février

La parution de l’enquête PISA 2023 a rappelé que notre système scolaire est un des plus inégalitaires au monde. Pourtant, G. Attal a fait des annonces pour continuer à creuser les inégalités et renforcer l’assignation sociale des élèves. Les DHG que reçoivent tous les établissements permettent de lire l’ambition que se donne la nation pour l’École : depuis trop d’années, elles renforcent les inégalités…

Des DHG qui détruisent le service public depuis des années !

Les moyens donnés pour l’éducation préfigurent toujours un projet d’école.

Entre 2017 et 2023, il y a eu dans le second degré public + 26 000 élèves et 8 381 suppressions d’emplois (dont plus de 1 000 en EPS) ! Ainsi, ont été réduits à néant (ou presque) les potentiels de remplacements, les effectifs par classe ont explosé (p.8), les réformes ont réduit le temps scolaire((2019 : suppressions pour tous.tes les lycéen.nes généraux et technologiques d’au moins 216 heures sur le cursus. En Lycée professionnel : suppression de 294 à 380 h sur le cursus selon les filières.)), il est imposé aux enseignant·es de travailler plus (2ème HSA imposable, retraite à 64 ans). C’est aussi la précarisation des métiers qui se développe, il est fait appel aux étudiant·es((Étudiant.es Contractuelles Alternant.es)) pour enseigner et la formation initiale est utilisée comme moyen d’enseignement (stagiaires à temps plein). Tout cela, au détriment des élèves et des personnels.

Avec une telle dégradation du service public, tout est donc prêt pour dire « le système ne marche pas ! ». De plus, côté personnels, avec des salaires en berne et des conditions de travail dégradées, le métier n’attire plus et les démissions augmentent (+ 27 % entre 2020 et 2022) : la « crise d’attractivité » est construite de toute pièce.

« Moins de Services Publics = plus de marché »

« Nous avons vu des paquets d’heures pas sérieusement remplacées, on en a eu marre »((Amélie Oudéa-Castéra, Ministre de l’Éducation Nationale , de la Jeunesse, des Sports et des JOP.))… Il est rare qu’une ministre dise tout haut ce que son mouvement politique construit « tout bas ».

Mais en effet, l’affaiblissement des services publics a toujours vocation à ouvrir l’espace pour le marché que ce soit à l’hôpital ou à l’école. En observant à qui profite cette opération, certains liens questionnent.

En 2015, Françoise Nyssen (ministre de la Culture 2017-18) ouvre une école privée hors contrat à Arles. En 2022, Muriel Pénicaud (ministre du Travail 2017-20), rejoint Galileo Global Education, leader mondial de l’enseignement supérieur privé. En 2023, Charline Avenel (rectrice de Créteil 2018-23) rejoint le groupe privé d’enseignement privé IONIS. Par ailleurs, Jean-Michel Blanquer a monté un réseau d’établissements supérieurs privés pour le compte de Veolia….

L’affaiblissement de l’École Publique n’est pas une fatalité mais un choix politique. Il est donc nécessaire d’agir pour refuser la dégradation du Service Public d’Éducation pour stopper la progression de sa privatisation.

Réformes au collège et au LP : ne pas laisser passer !

Des mesures régressives sont annoncées sous le slogan « choc des savoirs » (p.7), elles tendent à restructurer le collège et sont une pièce supplémentaire au projet d’école du tri et de l’assignation sociaux porté par J.M Blanquer. Une réforme de la voie professionnelle est en cours, largement rejetée par le CSE((Conseil Supérieur de l’Éducation)) qui entrainera une baisse horaire de 170 h sur le cursus par élèves, après la réforme de 2019 et une baisse de 294h à 380 h selon les filières. Il faut continuer à s’y opposer.

 DHG/ 1er février : des enjeux majeurs !

Il est indispensable de construire un rapport de force de haut niveau pour l’avenir de l’école publique et laïque. Cela passe par des actions dans tous les établissements, avec les parents d’élèves et élu·es, en s’opposant à toute DHG qui ne vise pas une École de qualité. Le SNEP-FSU a mis à jour le « Kit DHG » pour cette phase.

La mobilisation par la grève le 1er février sera aussi une étape incontournable pour peser. Il faudra sans doute aller plus loin pour que ce ne soit pas les premier·es intéressé·es par la privatisation de l’éducation qui gardent les manettes de l’École Publique !

alain.decarlo@snepfsu.net

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