Par Alain de Carlo
Une demande sociale forte qui légitime le besoin de plus (+) d’EPS !
L’EPS… Les enseignants la revendiquent. Les élèves la plébiscitent. Les parents la jugent essentielle… Les horaires doivent augmenter ! C’est ce qui ressort des résultats d’une enquête coordonnée par le SNEP-FSU du 15 novembre 2021 au 14 mars 2022, qui a reçu 51 415 réponses.
Une demande sociale forte pour notre discipline !
Pour les élèves, l’EPS que porte la profession est plébiscitée !
Parmi les disciplines scolaires, l’EPS est une de celle que tu aimes (le plus/ le moins/autant que les autres/ indifférent) ?
Pour 60,5 % des élèves, l’EPS est une des disciplines qu’ils préfèrent. Pour 29,1 %, ils « l’aime » autant que les autres et seulement 10,5 % d’élèves classent l’EPS dans les matières qu’ils apprécient le moins. Que ce soit chez les filles ou chez les garçons le « plus » est largement supérieur au « moins » (66 points d’écart chez les garçons, 32 points d’écart chez les filles). Ce sont donc 89,5 % des élèves qui apprécient l’EPS (et 60,5 % le plus) !
Aimerais-tu avoir plus d’EPS dans la semaine ?
57,2 % des élèves veulent plus d’EPS dans la semaine, 28 % n’en souhaitent pas plus et 14,9 % sont indifférents. Si les garçons sont ultra-majoritaires à en demander plus (69 % Pour/18 % Contre), les filles le sont aussi (45 % Pour/37 % Contre). L’EPS est majoritairement plébiscitée, chez les garçons, mais aussi chez les filles, dans une moindre mesure. Il faut toutefois continuer à travailler pour permettre à tous les élèves, quel que soit leur sexe, leur genre, leur lien avec les APSA, à apprendre, à trouver de l’intérêt pour notre matière. Nous savons l’engagement des collègues pour, chaque jour, oeuvrer en ce sens. Les résultats ci-dessus nous encouragent et montrent l’intérêt de l’EPS auprès de nos élèves.
Les 2 questions suivantes étaient à choix multiples avec 4 choix maximum, le pourcentage correspond à l’occurrence des réponses/au total des réponses :
Faire de l’EPS, cela t’apporte quoi ? Qu’apprécies-tu le plus en EPS ?
Dans l’ordre d’occurrence : se défouler (se dépenser) (61 %), travailler en coopération (41 %), se sentir bien et développer sa santé (42 %), le plaisir de dépasser ses limites (41 %), apprendre et découvrir de nouvelles APSA (39 %). La forte occurrence du terme « se défouler » ne doit pas être vu négativement, mais comme la volonté des élèves d’avoir une EPS d’action où l’on se dépense physiquement. Les réponses resserrées des 4 autres items (de 39 à 45 %) laissent penser que c’est un ensemble qui est plébiscité et non un item au détriment des autres. Pour les élèves, l’EPS répond à des besoins qui ne doivent pas s’opposer mais être complémentaires : ils veulent une EPS de la dépense physique qui leur permet d’apprendre (notamment avec les autres), de découvrir et de progresser, de se sentir bien et développer leur santé. Arrivent ensuite les items « vivre des émotions » (17 %).
En EPS, quelles sont les activités physiques sportives ou artistiques que tu préfères ?
Dans l’ordre d’occurrence : les sports collectifs (52 %), les APPN (46 %), les sports de raquette (42 %), les activités de la forme (33 %), les sports de combats (26 %), les activités aquatiques (23 %), les activités gymniques (23 %), les activités athlétiques (22 %), les activités artistiques (18 %), les activités réflexives (9 %). Ces résultats ne sont pas un classement des APSA et l’EPS ne doit pas se réaliser en fonction de goûts des élèves, car la formation d’un citoyen physiquement et culturellement éduqué passe par un enseignement complet et équilibré. Mais ils permettent d’avoir une image des perceptions des élèves… qui ne sont pas toujours celles mises en avant par l’institution !
Es-tu intéressé·e par les JOP de Paris 2024 ?
44,2 % disent être intéressés, 39,5 % disent ne pas l’être. Les filles sont majoritaires à ne pas être intéressées.
Le sport scolaire : du plaisir, des rencontres… et bien plus !
Pour les inscrit·es à l’AS. Pour toi l’AS c’est : (4 réponses max). Le terme qui revient le plus c’est : le plaisir (13 300 réponses), puis loisir (10 148), entrainement (9 087), compétition (6 556), apprentissages (6 339), rencontres (6 108), et bienêtre (5 210). Cette enquête étant réalisée dans une période particulière pour le Sport Scolaire (Covid-19), certains élèves ne connaissaient sans doute pas la richesse des rencontres et compétitions. Pourtant, « rencontres et compétitions » totalisent plus de 12 000 réponses à elles deux, ce qui montre la volonté d’en réaliser. Nos élèves viennent avec plaisir dans nos AS pour y pratiquer de façon libre (loisir). On note que les items ont ensuite peu d’écarts, ce qui laisse à penser que l’AS apporte des choses complémentaires aux licencié·es. Le sport scolaire est une richesse de notre système éducatif, nous pouvons être fier·es du dynamisme des AS et de l’UNSS, continuons d’aller de l’avant !
Pour les parents : l’EPS doit être valorisée !
Pensez-vous, dans la formation de votre enfant, que l’EPS soit :
55,7 % des parents répondent « Essentielle », 39,2 % « Importante », 3,7 % « Peu importante », 0,6 % « Inutile » (0,8 % ne se prononce pas). Les parents connaissent l’importance de l’EPS pour leurs enfants, loin des discours de J.M Blanquer sur les « fondamentaux » ! Ce sont donc 95 % des
parents qui disent que l’EPS est importante (et pour plus de la moitié elle est même essentielle) !
Pensez-vous qu’actuellement l’EPS soit suffisamment reconnue au sein du système éducatif ?
62,9 % des parents estiment que l’EPS n’est pas assez reconnue, 25,8 % estiment qu’elle l’est. Une majorité de parents estime que l’EPS doit être valorisée dans le système éducatif.
Pensez-vous nécessaire que la pratique de l’EPS de votre enfant soit améliorée dans le domaine suivant ?
A cette question, les 3 priorités des parents pour améliorer l’EPS sont : les équipements sportifs (79 %), la baisse des effectifs par classe (67 %), l’augmentation des horaires sans réduire celle des autres (60 %).
Les 3 éléments du triptyque Installations/Effectifs par classe/Horaires, concourent à l’augmentation effective de la pratique des jeunes. L’augmentation de pratique est un enjeu incontournable pour les parents, enjeu auquel l’institution doit répondre. Nous agissons pour cela au quotidien.
BRAVO aux enseignant.es d’EPS mobilisé·es pour leur métier !
Le SNEP-FSU salue l’engagement des centaines de collègues qui ont mis en commun les résultats de leur enquête d’établissement.
Vous avez été nombreux à nous dire que les résultats seront utiles dans l’équipe pour discuter, faire évoluer les représentations des élèves, le projet EPS… Le dépouillement de l’enquête est exigeant. Il faut approximativement 1 heure pour traiter 100 questionnaires, ce sont donc environ 500 heures de travail (bénévole et militant) qui ont été nécessaires. Bravo à tous et toutes !
Premier Bilan
Le nombre de réponses de cette enquête rend ses résultats fiables. Nous devrons affiner les analyses (niveaux d’enseignements, filles/garçons…), mais les résultats montrent que les élèves et les parents, dans leur immense majorité, plébiscitent notre discipline. Cela légitime d’autant plus le développement de l’EPS que nous portons.
Le soutien des usagers du service public est un atout considérable pour revendiquer le « plus et mieux d’EPS ». Nous pouvons être fier·es de notre métier et de notre profession qui fait de notre discipline une véritable richesse du système éducatif, saluée par les premiers intéressés et leurs parents.
Les résultats de cette enquête ne nous surprennent pas, même à la suite de la crise sanitaire où l’on aurait pu penser que les élèves avaient moins d’appétence pour une EPS fortement impactée. Le SNEP-FSU connaît l’engagement de la profession pour mettre en oeuvre un enseignement
qui allie plaisir, apprentissage, exigences didactiques pour faire progresser les élèves, malgré des difficultés (installations, effectifs par classe, protocoles de dernière minute…).
Si certains s’appuient sur des dogmes, en affirmant qu’ils sont basés sur les « envies des élèves et des parents », les profs d’EPS pourront dire haut et fort la réalité de ce que pensent les usagers.
Cette démonstration de force de la profession doit servir pour l’avenir de notre discipline et de l’École en portant le développement de l’EPS comme un enjeu majeur.
Usagers et enseignants sont POUR le développement de l’EPS : vite passons aux 4 heures pour tous et toutes !