La volonté de détruire de manière pérenne les services publics et la Fonction publique est très clairement affichée dans les choix budgétaires réalisés depuis de nombreuses années. Avec ce budget 2025 et le PLFSS, Michel Barnier et son gouvernement proposent d’avancer encore plus dans cette direction avec les suppressions de postes, le gel du point d’indice, la suppression de la GIPA, l’allongement des jours de carence, une moins bonne prise en compte de la couverture maladie, alors même qu’ils refusent le rétablissement de l’ISF. Pourtant, lors des élections législatives, les français avaient voté en faveur d’une rupture avec les politiques menées par Macron, qui ont accentué fortement les inégalités (les 500 familles les plus riches de France accumulent 1 228 milliards d’euros en 2024 ; la France a versé 54,3 milliards d’euros de dividendes au deuxième trimestre 2024, se classant au premier rang des pays d’Europe). Ces deux chiffres sont des records inédits qui peuvent amener à la désespérance. Dans le même temps, ils sont la preuve que d’autres choix sont possibles pour augmenter les recettes de l’État et financer les services publics et la Fonction publique.
Le SNEP-FSU a fait dès le 11 octobre une proposition d’interpellation des parlementaires afin de peser sur les choix budgétaires. Dans le budget 2025, alors même que Macron a annoncé depuis plusieurs années qu’il y aurait un héritage des JOP, le budget des sports a diminué et la seule mesure mise en avant pour l’école est l’APQ. Rien n’est fait pour réduire toutes les inégalités d’accès à la pratique physique et sportive, pour assurer une éducation culturelle de haut niveau pour que les apprentissages scolaires permettent de répondre aux enjeux de la société de demain, pire, les différentes décisions prises vont dans le sens de moins d’EPS et de sport scolaire. Dans ce cadre-là, le SNEP-FSU organise lors de la semaine de l’EPS, du 18 au 22 novembre 2024 des AG départementales, afin de pouvoir échanger et se réapproprier les enjeux de notre discipline (moments confisqués par nos hiérarchies depuis de nombreuses années).
La semaine de l’EPS que nous initions revêt une importance particulière cette année, avec la crise sans précédent que traverse le sport scolaire (règlement fédéral, budget) et les révélations faites dans le journal l’équipe (Blanquer, Petrynka, Girault). Le sport scolaire, véritable service public du sport, doit pouvoir continuer d’agir au service des élèves. C’est un outil unique et extraordinaire pour le développement du sport chez les jeunes, notamment à l’adolescence. S’organiser pour créer un rapport de force est important pour préserver cet outil des dérives managériales et lui permettre d’assurer sa mission d’intérêt général, et pour établir un plan d’actions permettant de faire valoir et de gagner les 4 heures d’EPS. La profession a toujours su sur son champ spécifique se mettre en action dans l’intérêt des élèves et de la discipline, ne nous laissons pas abattre par le discours ambiant, l’héritage des JOP reste à conquérir, et c’est ensemble et maintenant !