Une lutte utile et porteuse d’espoir !

pouvoir retraites

Par Alain De Carlo

L’histoire n’est jamais écrite…

Le gouvernement annonçait que sa réforme des retraites n’était qu’une formalité. Tous les commentateurs l’affirmaient : il avait toutes les cartes en main pour la faire adopter par un vote majoritaire. S’il savait sa réforme impopulaire, injuste et brutale, il a utilisé d’artifices de communication pour instiller le désespoir et miser sur la résignation : « à quoi bon lutter ? le match est plié! ». La lutte a transformé la donne et le gouvernement, minoritaire même à l’Assemblée Nationale a été contraint de dégainer un nouveau « 49.3 ». L’illégitimité de la réforme se trouve renforcée : c’est un pas de plus vers le retrait du texte, plus probable que jamais, qui est à mettre au crédit des mobilisations.

Une mobilisation exemplaire !

Depuis le 19 Janvier, une lutte active se développe. Une intersyndicale unie, déterminée, stratège (notamment pour maintenir le mouvement lors des vacances), organise le mouvement. Les mobilisations sont historiques, ancrées dans les territoires. De plus, des centaines d’opérations amplifient l’action et la campagne d’opinion (diffusion de tracts, pétition…). Les argumentaires développés ont permis de démasquer les mensonges d’un gouvernement prêt à tout pour masquer le recul social de son projet (voir encadré). L’histoire n’est donc jamais écrite d’avance et les rapports de force sont déterminants.

Le SNEP-FSU se félicite de la dynamique du mouvement. Non : La profession n’est pas résignée ! Non : l’avenir de nos vies et de nos métiers n’appartient pas à des décideurs esseulés et déconnectés de la réalité. Oui : la démocratie sociale existe dans notre pays1. Oui :  Le syndicalisme est utile et participe du rapport de force. Pour être encore plus efficace, ce dernier n’appelle qu’à se renforcer par l’adhésion de centaines, de milliers de collègues pour améliorer son fonctionnement et sa force.

Face au passéisme, ouvrons des perspectives de progrès !

Depuis de trop nombreuses années, les technocrates se sont accaparés, sous couvert « d’expertise », tout ce qui devrait relever de choix démocratiques : l’économie, les retraites, les choix entre services publics et services marchands, l’avenir de l’école, les contenus disciplinaires, maintenant l’organisation de l’UNSS (transport, budget…), etc…

E. Macron s’inscrit dans les pas de Margaret Tatcher. Il a fait sien le slogan « There is no alternative » pour empêcher tout débat et déposséder les citoyens de la démocratie. Il n’y a donc rien de nouveau dans les méthodes actuelles du pouvoir tant sur les retraites, les services publics ou l’Ecole.

La réappropriation de nos vies et de nos métiers est donc à l’ordre du jour. Pour que notre travail ait un sens et que les conditions de travail (et de salaires) soient dignes. Mais aussi pour l’intérêt général. En effet, nous savons ce qui est bon pour former nos élèves, les faire réussir, accéder à une culture riche et variée. Alors continuons d’agir pour que cette reprise en main soit l’avenir que nous construisons collectivement.

La Pédagogie de la débâcle !

Les diverses actions sur les retraites ont permis de décortiquer le projet de loi et de révéler son caractère régressif :

– un « déficit insurmontable » ? Le Président du COR a affirmé à l’Assemblée comme au Sénat que les « les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme »

– une réforme « favorable aux femmes » ? L’étude d’impact annonce le contraire elles seront perdantes !

– une « pension minimale à 1 200 euros pour tous » qui devait concerner 2 millions de retraités ?… et qui, selon O. Dussopt concernerait 10 à 20 000 au final !

– « le taux plein pour tous à 67 ans » ?  Pourtant, la borne des 67 ans est celle de la fin de décôte. Le taux de remplacement reste proratisé au nombre d’années de cotisations.

– Le slogan de la conférence de presse d’E. Borne du 10/1 était «  Justice, Equilibre, Progrès »…. Le même jour, nous découvrions les bénéfices du CAC 40 en 2022 : 172 Mds dont 80 Mds reversés aux actionnaires, montrant qu’il était possible de financer les retraites sans augmenter l’âge légal de départ.

Si un temps le gouvernement annonçait vouloir faire « plus de pédagogie », il s’est vite ravisé au vu de la débâcle ! Plus le projet de loi était décortiqué, plus son caractère injuste, masqué par les mensonges du gouvernement, a été dévoilé.
  1. « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. » article 1er de la constitution française []
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