Par Polo LEMONNIER
La non-censure du gouvernement Lecornu 2 aura eu au moins le mérite de faire éclater au grand jour les positions de ce parti raciste et xénophobe, dans le cadre des débats sur les Projets de Loi de Finances 2026. Pour le RN, l’étranger reste le grand coupable de tous les maux qui traversent notre société, quand dans le même temps il refuse de mettre à contribution le capital. Rien finalement d’étonnant quand on porte le regard sur l’histoire de ce parti héritier de Pétain qui portait le slogan de « travail, famille, patrie ». Jordan Bardella ; quand il ne fait pas la tournée de promotion de son livre et se confronte à la population, n’a de cesse partout où il est invité d’expliquer qu’il ne faut pas toucher à la rente du capital de ses amis les patrons. Ainsi, alors que le RN se présente et se revendique comme le parti des classes populaires, il exprime d’autres orientations au sein de l’Assemblée nationale, au parlement européen et dans les communes qu’il administre. Nous ne ferons pas le recensement exhaustif de ses prises de positions et votes, mais allons mettre en exergue des choix emblématiques qui éclairent sur la réalité de son projet social, fiscal et environnemental.
Le débat budgétaire est à ce point édifiant. Alors qu’une large majorité de la population soutient la mesure proposée par l’économiste Gabriel Zucman qui entend taxer de 2 % les 1 800 foyers fiscaux qui disposent de plus de 100 millions d’euros de patrimoine, permettant de générer une recette de 20 milliards d’euros pour le budget, le RN s’y est vivement opposé, expliquant comme le pauvre Bernard Arnault (7ème richesse mondiale) que cela nuirait à l’économie du pays… mais en fait surtout à celle des plus riches pour qui il resterait 98 %. Il en va de même pour le rétablissement de l’ISF que le RN a rejeté. Les « pauvres » riches ainsi stigmatisés seraient poussé·es à l’exil fiscal pour échapper à une telle pression… Rappelons tout de même que les entreprises perçoivent chaque année 211 milliards d’argent public sans contrôle ni contrepartie comme l’a montré la commission parlementaire. Dans le même temps, le RN s’oppose à l’augmentation du SMIC des travailleurs et travailleuses qu’il dit défendre, alors que leur pouvoir d’achat ne cesse de fondre face à l’augmentation du coup de la vie. Il en va de même pour la rémunération des agent·es de la Fonction Publique pour qui le RN n’a aucun scrupule à voter le gel de la valeur du point d’indice. C’est la même logique de vote lorsque le RN est au Parlement Européen, s’opposer à toute perspective de progrès tant du point de vue salarial, que pour les droits sociaux et particulièrement les droits des femmes.
Dans les communes que le RN administre, la feuille de route est identique. Il s’attaque aux associations telle que la LDH, le Secours Populaire, en les expulsant de leurs locaux ou en fermant le robinet des subventions car jugées hostiles au projet du RN. C’est aussi les attaques contre les agent·es communaux·ales qui n’entendent pas mettre sous l’étouffoir leurs engagements.
Non, définitivement non, le RN n’est pas le parti de la classe ouvrière, bien au contraire. Le RN est l’ami du capital et toutes celles et ceux qui en disposent, préférant leur assurer les moyens de continuer d’accumuler toujours plus de richesses et dans le même temps mettre en avant leur préférence nationale qui fait de l’étranger le bouc émissaire, celui qui aurait amené l’économie du pays dans les abymes.
Le SNEP et la FSU, le collectif VISA, sont engagés dans le combat contre l’extrême droite qui est un danger pour notre démocratie et nos valeurs de solidarité, de liberté, d’égalité et de fraternité. Chacun·e d’entre nous peut contribuer à mettre au jour la supercherie et le danger que le RN représente pour notre pays.





