Le combat pour le budget est un combat d’avenir
L’examen du budget 2026 relève d’un véritable feuilleton que chaque groupe politique veut marquer de son empreinte avec en toile de fond des visées électoralistes. Loin de se préoccuper de la situation de nos concitoyen·nes, de leurs aspirations, ce sont des postures, des idéologies qui pilotent les débats. L’Assemblée nationale n’ayant pu trouver d’accord s’est exprimée, avec des motifs différents les uns des autres, contre la partie recettes du projet de loi de finances et n’a pu faire aboutir le travail d’amendements sur la globalité du texte. Le Sénat s’en empare donc à son tour et travaille méthodiquement à défaire ce qui a été fait et à renforcer les orientations austéritaires. On peut le voir sur le simple exemple du vote contre la suspension de la réforme des retraites. Nul doute que la Commission Mixte Paritaire qui s’ensuivra ne parviendra pas à s’entendre et on se dirigerait alors soit par application du projet gouvernemental par ordonnances, soit par une loi spéciale permettant le prélèvement des impôts, le gel des dépenses et la continuité des services publics et de la protection sociale en attendant, début 2026, l’adoption d’un budget.
Les errements de nos représentant·es politiques qui se refusent pour une grande partie à voir la réalité quotidienne de la grande majorité des français·es, le délitement des services publics, les conditions scandaleuses dans lesquelles sont placé·es les agent·es, préférant privilégier la continuité d’une politique de l’offre et la protection des plus riches (le revenu des 0.1 % des plus fortuné·es a augmenté de 119 % en 20 ans quand la part des plus précaires explose) ne font qu’augmenter les inégalités déjà criantes.
L’École, le service public d’Éducation représentent, pour les thuriféraires de l’austérité, un potentiel d’économie non négligeable. L’EPS pourrait à court ou moyen terme en payer les frais avec d’autres comme suggéré par les préconisations de la convention citoyenne sur les temps de l’enfant, en étant externalisée et confiée à d’autres. Le combat pour un autre budget est un combat d’avenir également pour notre discipline, nos métiers, nos conditions de travail. Laisser faire une classe politique beaucoup plus préoccupée par les municipales et les présidentielles de 2027, sans s’exprimer fortement et faire entendre nos revendications, nous mettrait dans des situations à haut risque. Participer aux mobilisations sous toutes leurs formes est un incontournable de la période.





