Le plan santé présenté récemment par le Président de la République n’a pas fait l’objet de concertation avec les organisations syndicales.
La FSU partage une grande partie des objectifs affichés : améliorer la qualité des soins, désengorger les urgences, permettre une meilleure prise en charge des patients en médecine de ville, mettre fin à l’isolement des praticiens, donner du temps aux généralistes en les déchargeant des tâches administratives… mais tient à rappeler que les questions ne tiennent pas qu’à celles d’organisation. Contrairement a à ce qu’a affirmé le chef de l’État, notre système de santé souffre aussi d’un sous-financement notoire.
Au-delà du diagnostic, la FSU note que les réponses apportées ne sont pas à la hauteur des enjeux. L’hôpital public est le grand oublié d’une réforme censée structurer l’offre de soins pour les 50 années à venir.
L’essentiel des mesures porte sur l’organisation libérale des soins de ville et aucune solution n’est apportée aux personnels en grande souffrance dans les hôpitaux et les EHPAD.
Certaines mesures ne sont pas vraiment nouvelles et restent essentiellement incitatives, ce qui permet de douter de leur efficacité. C’est le cas notamment pour les 400 généralistes salariés qui seront envoyés dans les déserts médicaux prioritaires pour un exercice partagé ville/hôpital. Il est seulement question d’un point dans 3 ans ou, si l’évolution n’a pas été inversée, il pourrait être décidé des mesures contraignantes.
Permettre à un patient de trouver un médecin en urgence dans la journée (de 8h à 20h) sans avoir à aller à l’hôpital, permettre aux nouvelles générations de médecins de ne plus exercer de manière isolée sont des objectifs louables mais le déploiement d’au moins 1 000 CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) est loin d’être garanti.
La FSU préconise plutôt de créer des centres de santé publics composés de professionnels salariés répartis de façon harmonieuse sur l’ensemble du territoire.
Communiqué FSU, Les Lilas, le 28 septembre 2018