Nouvelle baisse du budget J&S 2025 : où est passé l’héritage ?

Comme si les baisses du budget J&S annoncées initialement pour 2025 ne suffisaient pas, le gouvernement a tenté d’accroître les coupes sur le budget sport (-34 M€) et sur le budget jeunesse vie associative (-89 M€), suscitant la colère du mouvement sportif et des élu·es (notamment). Le Sénat a réussi à faire échec à ce projet délétère, pour l’instant en tout cas.

Pour le SNEP-FSU, l’héritage des JOP devrait à la fois se traduire par une augmentation des budgets, mais aussi par une réorientation des crédits vers des politiques publiques pour le plus grand nombre.

À l’inverse de la vision toujours plus libérale et individualiste du gouvernement, qui valorise et encourage tout autant le sport privé marchand et les pratiques individuelles que le sport associatif, nous considérons que les besoins concernent prioritairement :

  • la construction et la rénovation d’équipements sportifs structurants (gymnases, piscines, …), et pas le plan Génération 2024 avec des équipements de proximité (city stades, …) qui ne sont utilisables ni par les clubs ni par les scolaires ;
  • le renforcement et la valorisation du bénévolat dans les associations ainsi que de toutes les formes d’engagement, et pas le service national universel ;
  • le soutien (financier) à l’activité traditionnelle des associations au bénéfice de la majorité de leurs adhérent·es, et pas la mesure 2 heures de sport supplémentaires ou le Pass’Sport (qui sont 2 dispositifs dont les crédits n’arrivent pas à être consommés) ;
  • l’accompagnement pérenne des associations qui emploient des éducateur·rices sportif·ves, des agent·es de développement, des secrétaires comptables, dont le travail bénéficie à l’ensemble des adhérent·es de l’association, et pas le plan 1 000 éducateur·rices socio-sportif·ves chargé·es de faire de l’insertion professionnelle aux pieds des immeubles ;
  • l’amélioration de la qualité des formations aux métiers du sport et de l’animation (qui seraient portées par le service public : établissements du sport et universités), et pas des formations au rabais d’adaptation immédiate à l’emploi répondant aux besoins à court terme du marché (ex. : CQP) ; 
  • le recrutement de personnels J&S dans les différents corps, afin d’accompagner au mieux les associations et les collectivités sur tous les territoires (pour garantir la sécurité des pratiques et permettre le développement d’activités de qualité) ainsi que les sportif·ves de haut niveau (actuel·les et en devenir).

Après l’épisode des JOP Paris 2024, la jeunesse et l’ensemble de la population sont en droit d’attendre un autre budget et une autre politique pour la démocratisation de la pratique sportive en France. C’est un enjeu culturel et de santé publique !

Communiqué de presse SNEP-FSU, le 23 janvier 2025

PARTAGER
IMPRIMER

Nos lecteurs aiment aussi...