Depuis la rentrée scolaire, alors que nous assistions à des exploits sportifs lors des jeux paralympiques, parallèlement se déroulait un triste spectacle politique. Michel Barnier a ainsi été nommé après un accord donné par le Rassemblement National qui avait préalablement émis la menace de motion de censure contre certains premier ministrables.
Emmanuel Macron aura fait le jeu de l’extrême droite jusqu’au bout. Alors que le gouvernement n’est toujours pas nommé et que le discours de politique générale n’a pas été prononcé, les ministrables s’expriment, se placent et émettent ce qu’ils considèrent comme des menaces. Ainsi Gérald Darmanin affirme qu’il ne fera pas partie d’un gouvernement qui augmentera les impôts.
Défaire ce que Macron a mis en place serait problématique pour ses fervents chevaliers.
Toujours plus de défiscalisation et d’exemption de taxes ou d’impôts pour les plus riches, laissant ainsi accroitre les inégalités, voilà ce à quoi ont mené les politiques fiscales de ces dernières années. Réduire les ressources de l’État, prendre prétexte de la dette a servi aux gouvernements successifs pour ne pas investir dans les services publics, à rogner sur les traitements des fonctionnaires et les pensions des retraité·es ou encore à imposer par 49-3 la réforme des retraites. Lors des élections législatives, certains programmes politiques ont montré que d’autres choix étaient possibles pour réduire les inégalités et servir l’intérêt général de la France. Les citoyen·nes se sont largement exprimé·es pour ce changement. Macron ne veut pas entendre les urnes, faisons-nous entendre dans la rue le 1er octobre à l’appel de la FSU, CGT et Solidaires.
Ce changement de gouvernement ne doit pas nous faire oublier, les paroles de Macron sur la réussite des jeux, la nation de sportif·ves, le sport comme grande cause nationale, l’héritage des JOP. Celui-ci ne pourra se résumer à la seule journée nationale du sport du 14 septembre qui relève d’une grande hypocrisie. Nous devons partout nous engager pour que l’UNSS revienne sur ses décisions mortifères pour la participation des élèves aux associations sportives. Nous devons partout faire remonter les besoins, les dysfonctionnements de l’EPS à l’École. L’EPS est le premier lieu d’accès à la culture sportive pour toutes et tous, de nombreux·ses champion·nes y ont fait référence ces dernières années et récemment lors des JOP. L’accès à la pratique sportive révèle des inégalités d’accès liées à l’origine sociale ou au genre, l’EPS permet en partie de les atténuer. Il est grand temps d’en augmenter les horaires, de revenir sur les décisions inconséquentes de l’UNSS, de réclamer des équipements car ce sont nos salles de classe. L’héritage des JOP n’aura de sens qu’à travers le développement de politiques favorables envers les services publics de l’éducation, de la jeunesse et des sports ! Ne tombons pas dans la résignation suite aux décisions d’Emmanuel Macron, engageons-nous partout où c’est possible pour plus de services publics, plus d’égalité et plus de tolérance.