Jeunesse et Sports : recruter + mais pour quoi faire

Par Gwenaëlle Natter

Le projet de loi de finances 2024 prévoit la création de 189 ETP (équivalents temps pleins) dans les services Jeunesse et Sports, avec 153 ETP portés par le MENJ et 36 par le MSJOP. 20 % de ces créations de postes concerneraient les fonctions support (personnels administratifs dans les rectorats) et 80 % relèveraient des fonctions métiers J&S.

Si on le rapporte au nombre total d’agent·es J&S (environ 5 000), ce renfort en moyens humains semble conséquent. Mais si on se souvient des suppressions drastiques de postes subies avant de rejoindre l’Éducation Nationale (on était passé de 8 000 en 2007 à 4 500 en 2018), ces perspectives de recrutements sont très insuffisantes.

Et si on s’intéresse aux missions visées par ces recrutements, on se rend compte qu’il s’agit d’une part d’accompagner la montée en puissance du service national universel (SNU) par les services J&S et d’autre part, de renforcer les missions de police administrative (contrôle des accueils collectifs de mineur·es et des établissements d’activités physiques et sportives, enquêtes sur les violences sexistes et sexuelles, lutte contre la radicalisation, …). En revanche, il n’est pas prévu de moyens nouveaux pour renforcer les missions de soutien à la vie associative, à l’éducation populaire ou au développement du sport pour le plus grand nombre…

Face à nos interpellations sur l’avenir de « Jeunesse et Sports » après les jeux olympiques et paralympiques de 2024, nos interlocuteurs répondent que les budgets (en augmentation) et les trajectoires d’emplois (favorables) traduisent une volonté du gouvernement de renforcer ce périmètre ministériel, et non de le faire disparaitre. Mais pour le SNEP-FSU, ces signaux ne sont pas suffisants. Les politiques publiques J&S ne doivent pas se limiter à la gestion de dispositifs et aux inspections-contrôles, mais inclure les missions historiques J&S requérant l’expertise technique et pédagogique des personnels J&S.

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