Le renforcement de notre discipline passe par une amélioration des conditions d’exercice et du contexte et des contenus d’apprentissage pour les élèves. La revendication autour des équipements sportifs en constitue un des piliers. C’est pourquoi le SNEP-FSU lance une grande campagne de diagnostic et d’évaluation auprès de la profession.

À l’évidence, les premiers signaux post-olympiques ne sont pas ré jouissants pour le monde du sport, du sport scolaire et de l’éducation physique et sportive. L’éphémère projet de budget pour 2025 ne traduisait aucune volonté d’accompagner l’engouement des jeunes pour la pratique et de renforcer dans le même temps sa démocratisation d’accès pour tous et toutes, enjeu aujourd’hui unanimement partagé.

Pour le SNEP-FSU, il faut continuer de peser pour que d’autres choix politiques soient pris et la question des équipements sportifs apparait comme un levier majeur du renforcement du métier et de la discipline.

Au centre de notre campagne, l’analyse que nous portons sur le métier fait émerger plusieurs qualificatifs préoccupants.

Un métier attaqué

Si l’histoire de notre discipline nous rappelle que nous ne sommes pas là face à une nouveauté, les récentes tentatives d’externalisation de l’EPS ou de mise en concurrence avec d’autres dispositifs extra-scolaires comme les 2h de sport au collège ou le 2S2C auparavant ont montré leur caractère inopérant et infondé. L’action du SNEP-FSU et la résistance de la profession ont participé de l’échec cuisant de ces dispositifs (cf. rapport de l’INJEP qui démontre l’inefficacité des 2h de sport).

Un métier empêché

Deux exemples illustrent les freins à un enseignement de qualité et des apprentissages exigeants et pérennes. Tout d’abord la situation des effectifs par classe. La France brille encore dans les dernières statistiques des pays de l’OCDE en figurant en queue de peloton. Par ailleurs, la situation des équipements sportifs, en nombre insuffisant (Mayotte qui se démarquait déjà pour le manque d’équipements sportifs avant la catastrophe qu’elle vient de subir, mais aussi la Seine-Saint-Denis, sont significativement sous-dotées), vétustes, inadaptés, éloignés des établissements, altère la qualité de l’EPS qu’il s’agisse d’une réduction de l’horaire effectif ou des possibilités offertes par la structure.

Un métier devenu insensé ?

La multiplication des tâches administratives (remplissage de plusieurs dizaines de notes pour renseigner les AFL) constitue un éloignement du terrain tout en renforçant l’aspect managérial des relations institutionnelles.

Par ailleurs, la situation de l’inclusion des élèves à besoins particuliers dans les cours d’EPS conduit à des situations de sureffectif, là où justement il faudrait les alléger pour donner du temps d’enseignement et d’apprentissage supplémentaire.

Mais parce que notre métier ne se qualifie pas de manière uniquement dépréciative et que nous sommes dans notre statut concepteurs·rices de notre enseignement, le SNEPFSU revendique de tout autres choix et appelle la profession à se saisir de la campagne « Gymnase score » afin d’être actrice de transformations majeures pour la jeunesse et pour notre métier.

Nous savons que notre métier attire encore beaucoup de candidat·es aux concours. Cela signifie qu’il est porteur de sens dans la construction sociétale au travers de l’école. Notre profession a aussi su démontrer tout au long de son histoire qu’elle était soudée pour être motrice vis-à-vis de l’évolution de l’EPS.

Notre métier vise à démocratiser l’accès à la pratique physique, sportive et artistique, à émanciper la jeunesse, à se projeter vers l’avenir par la transmission culturelle. Quel beau programme ! Et comme notre revendication d’augmenter l’horaire d’EPS à 4h hebdomadaires nécessite des équipements sportifs adaptés et en nombre suffisant, nous invitons tous·tes les enseignant·es d’EPS à s’impliquer dans l’enquête que nous lancerons le 17 janvier prochain, afin d’établir un diagnostic national de nos structures et de l’EPS qui s’y enseigne.