Par Jean Kanapa
Quand on s’oriente vers les métiers du sport, il faut bien choisir sa discipline… Si on veut que le ministère chargé des sports se plie à toutes nos exigences, il vaut mieux être un·e professionnel·le de la montagne plutôt qu’un·e entraineur·euse de cyclisme. C’est en tout cas la conclusion qui nous vient naturellement à l’esprit quand on s’intéresse à l’actualité des personnels Jeunesse et Sports.
Sous couvert de répondre à des besoins spécifiques des métiers de l’encadrement du ski et de l’alpinisme, le ministère des sports est prêt à leur accorder un droit de tirage sur les effectifs pour créer un service à compétence nationale, modifier le Code du Sport et retirer des prérogatives à ses services et établissements, créant un droit d’exception pour cette catégorie de professionnel·les.
Dans le même temps, il humilie toute une catégorie de professionnel·les avec le dispositif Savoir Rouler à Vélo (SRAV). En effet, en demandant aux CREPS de former des intervenant·es SRAV dans le strict respect du cahier des charges de l’organisme « Génération Vélo », il impose aux professeur·es de sport exerçant la fonction de formateur·trice en CREPS d’être en binôme avec une personne titulaire d’un CQP (certificat de qualification professionnelle) Éducateur·trice Mobilité Vélo, le plus faible niveau de qualification en cyclisme !
Et que dire de la situation en escalade ? Une fédération se soustrait à toute forme de collaboration avec l’État en matière de formation (refus de fonctionner en collaboration avec les acteurs et actrices du champ et d’utiliser la méthodologie du ministère pour l’enquête métier) pour mieux programmer son TFP (titre à finalité professionnelle) et déstructurer la filière professionnelle en place, sur fond de pratique salariale toujours moins-disante.
CQP, TFP, c’est le grand cafouillage, jusqu’à l’absurde ! Sans oublier les dispositifs mis en place au sein de l’Éducation Nationale ou dans l’Enseignement Supérieur sans concertation avec les professionnel·les Jeunesse et Sports ? Le ministère est toutefois cohérent sur un point : tout est fait pour retirer toute légitimité et toute dignité à ses propres services et établissements… C’est inadmissible ! Où est la boussole technique au service du public et de politiques sportives égalitaires ? Le SNEP-FSU demande une remise à plat de la doctrine du ministère sur la formation aux métiers du sport.