Par Gwénaëlle Natter
Bien avant que Jeunesse et Sports ne rejoigne le ministère de l’Éducation Nationale (en 2020), le ministère chargé des sports promouvait des dispositifs complémentaires à l’École, demandant aux associations sportives et aux collectivités de mettre en place des actions avec, en contrepartie, des financements à la clé.
Les dispositifs 2S2C ou 30 minutes d’activité par jour ont fait beaucoup réagir les enseignants d’EPS ces dernières années, mais la volonté de faire entrer les associations dans l’école n’est pas nouvelle. Par exemple, promouvoir le volet sport de l’accompagnement éducatif auprès des clubs et attribuer les subventions CNDS pour ces projets était une mission confiée aux personnels JS il y a 15 ans.
Bien avant l’arrivée de Roxana Maracineanu à la tête du ministère, la lutte contre les noyades était une priorité, qui se traduisait par des actions de prévention/information/contrôle, ainsi que par des subventions « équipements » du CNDS devenu ANS pour la construction ou la rénovation de piscines. Depuis 2015, le ministère finance aussi, via le dispositif « j’apprends à nager », des associations ou des collectivités qui mettent en place des stages d’apprentissage de la natation pendant les vacances scolaires. Depuis 2020, il soutient aussi l’acquisition de l’aisance aquatique.
Concernant, le programme « savoir rouler à vélo », lancé en 2019, le ministère chargé des Sports ne disposait pas de crédits dédiés dans un premier temps. Pour accompagner les collectivités dans la mise en œuvre de ce dispositif, il a élaboré un guide construit autour de fiches thématiques. En 2021, les services JS pouvaient mobiliser, s’ils le souhaitaient, quelques milliers d’euros sur leurs crédits propres (BOP sport) pour subventionner quelques projets portés par des clubs et il faut attendre 2022 pour que l’organisation de stages puisse être soutenue via des crédits de la part territoriale ANS.
Pour le SNEP-FSU, l’existence d’une offre complémentaire à l’École ne doit pas être le prétexte pour diminuer les temps de pratiques obligatoires (seuls enseignements permettant de toucher tous les élèves) ou d’externaliser l’acquisition de ces apprentissages fondamentaux. Il faut au contraire donner les moyens aux enseignants d’exercer ces missions de service public.