Par Gwénaëlle Natter
Alors que le SNEP et la FSU demandent des revalorisations qui passent par des mesures indiciaires et des améliorations des carrières (accès à la hors classe et à la classe exceptionnelle notamment), les ministères en charge de la Jeunesse et des Sports répondent par une proposition/imposition de changement du régime indemnitaire des professeurs de sport.
Comme il n’est pas possible de conditionner les éventuelles revalorisations à des tâches supplémentaires (cf. PACTE pour les enseignants) car ils ne sont pas soumis à des obligations réglementaires de service, l’Administration essaie une nouvelle fois de leur imposer le régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel (RIFSEEP), qui s’applique actuellement aux personnels administratifs des rectorats et DSDEN.
Pourquoi vouloir imposer ce système alors qu’il est inadapté aux personnels techniques et pédagogiques J&S (cf article bulletin sport supplément 1003 Novembre 2022) ? Pourquoi remplacer un régime simple à mettre en œuvre et qui a fait ses preuves par un système complexe et injuste ? Pourquoi creuser les écarts de rémunération (on passerait d’une fourchette de 80 à 120 % d’un montant moyen indemnitaire à un écart de 1 à 12 entre les minima et les maxima) ? Le SNEP-FSU porte une autre conception du service public et du management, estimant que les hiérarchies locales ne devraient pas encourager les concurrences entre agent·es, sachant que l’individualisation des rémunérations et l’opacité dans les attributions accentuent les ressentis négatifs entre collègues qui doivent pourtant travailler en équipes pour mettre en œuvre les missions J&S.
Consciente qu’il ne serait pas simple de convaincre les représentant·es des personnels J&S, qui refusent l’adhésion au RIFSEEP depuis sa création en 2014, la DGRH avait pris les devants en négociant en amont avec le ministère du budget une enveloppe permettant de revaloriser les indemnités de chaque agent·e dès 2023, avec un objectif à 3 ans de convergence vers les montants des attachés dont les minimas garantis en gestion sont de l’ordre de 10 000 € par an. « C’est à prendre ou à laisser ! » Curieuse conception du dialogue social …