Le plan de relance du sport

sport 04102021

Pour aider le mouvement sportif à traverser la crise sanitaire et relancer ses activités, le ministère des sports a réussi à mobiliser des crédits du « plan France relance », qu’il a fait transiter via l’Agence Nationale du Sport (ANS). Mais cet argent profitera-t-il à ceux qui en ont le plus besoin ?

Les associations les plus en difficulté, ainsi que celles qui ont des projets pour relancer leurs activités, pouvaient à la fois faire des demandes de subvention au titre du Fonds Territorial de Solidarité (FTS) de l’ANS, solliciter une aide ANS au titre des projets sportifs fédéraux (PSF), bénéficier des dispositifs de soutien mis en place par les collectivités territoriales, ou encore mobiliser les aides de droit commun telles que le chômage partiel ou le Fonds de Solidarité lié à la perte de « chiffre d’affaires ». Mais est-ce que ce sont bien les structures les plus en difficulté qui en ont bénéficié ? Ou bien surtout les mieux informées ? Le faible nombre de demandes déposées dans le cadre de la campagne FTS-ANS interroge, tout comme les difficultés à attribuer l’intégralité des crédits alloués …

Quant aux aides destinées à soutenir la professionnalisation du mouvement sportif, le dispositif #1jeune1solution est venu s’ajouter aux traditionnelles subventions pluriannuelles ANS-emploi visant à soutenir les clubs et comités sportifs qui embauchent des salariés en CDI. Parallèlement, l’aide unique à l’embauche d’apprentis a été reconduite en 2021. Et si on ajoute les aides à l’emploi portées par certaines collectivités, la plupart des associations qui se professionnalisent pouvaient être aidées (à condition de savoir à qui s’adresser). Mais ce que le gouvernement n’avait sans doute pas anticipé, c’est que la pression mise sur les opérateurs pour dépenser prioritairement l’intégralité des crédits France Relance pouvait conduire à des situations ubuesques. Ainsi, tous les projets de créations ou consolidations d’emplois de salariés de moins de 30 ans doivent être positionnés sur les aides #1jeune1solution (2 x 10 000 €), alors qu’ils peuvent bénéficier des aides ANS-emploi (3 x 12 000 €) !

Pour le SNEP-FSU, ces écueils auraient pu être évités, si les « décideurs » avaient sollicité au préalable l’avis des experts de terrain que sont les professeurs de sport en charge de l’accompagnement du mouvement sportif. Quel manque de discernement !

gwenaelle.natter@snepfsu.net

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