Par Gwenaëlle Natter
Lorsque les familles confient leurs enfants à des clubs sportifs ou à des accueils collectifs de mineurs, l’Etat doit leur garantir un cadre sécuritaire.
Cette mission de protection des usagers concerne à la fois les conditions matérielles d’organisation des pratiques et séjours, la qualité éducative, la sécurité physique et morale, la qualification des encadrants, etc. Elle passe par l’élaboration de textes réglementaires, mais aussi par des actions de formation, d‘information, de prévention, ainsi que par des contrôles sur le terrain et des sanctions le cas échéant.
Dépourvu d’une véritable stratégie en matière d’identification des situations à risques et guidé par une politique du chiffre totalement hors sol, le ministère J&S renforce ses injonctions pour que tous les personnels réalisent un certain nombre de contrôles-inspections chaque année, faisant fi à la fois des statuts des agent.es, mais aussi de leurs capacités réelles à exercer ce genre de missions. Recueillir la parole d’une victime ne s’improvise pas, mener des enquêtes administratives non plus. Et même aller faire quelques « simples » visites de structures ou de séjours, qui sont souvent assimilées à des contrôles, n’est pas anodin. Si on ne maîtrise pas la réglementation et les procédures, si on n’a pas été formé à repérer certains signaux, si on ne connaît pas l’activité et ses spécificités, l’agent.e se retrouve dans une position délicate et cela ne contribue en rien à l’objectif de sécurisation des pratiques, voire cela peut lui être contraire !
Le ministère doit cesser ses injonctions à l’encontre des personnels J&S qui ont été formés et recrutés pour exercer des fonctions techniques et pédagogiques. Les profs de sport et les CEPJ ne sont ni des policiers, ni des inspecteurs J&S. A chacun.e son rôle !