JO de Tokyo : égalité femmes-hommes : de l’affichage à l’égalité réelle, le chemin est encore long !

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Lucile Grès, secteur égalité SNEP-FSU

Le     nombre     d’athlètes     femmes   qui   ont   participé  aux  Jeux  Olympiques  et  Paralympiques de Tokyo a progressé de manière notoire. Si la quasi parité   numérique   a   été   atteinte  entre  les  sexes  pour  la  première  fois  aux  jeux  olympiques  (48.8%  de  femmes)((En 1900, les femmes étaient 22 sur 975,et 33% aux jeux d’Atlanta en 1996 )),   ce   n’est   pas   le   cas   pour   les  jeux  paralympiques  dans  lesquels   les   femmes   représentent seulement 40.5% des participant.es. Le mouvement olympique   a   voulu   promouvoir la parité et l’égalité entre les  sexes  lors  de  ces  jeux. Mais derrière l’affichage et la communication,    les    inégalités  femmes-hommes  dans  le  sport persistent.

La  question  de  la  tenue  des  sportives    reste    notamment    un  enjeu  de  luttes.  Lors  de ces  jeux,  pour  dénoncer  la  «  sexualisation  »  de  leur  sport,  les     gymnastes     allemandes     ont   concouru   en   combinaison  intégrale,  en  lieu  et  place  du  traditionnel  justaucorps. Cette  initiative  fait  suite  à celle  de  l’équipe  norvégienne  de  beach  handball,  quelques  jours avant le début des JO, qui  a  écopé  de  1  500  euros d’amende  pour  avoir  refusé,  contrairement  à  ce  que  prévoit   le   règlement,   de   jouer   en  bikini  lors  du  championnat  d’Europe.  Pour  le  SNEP FSU,  ces  mobilisations  de sportives contribuent à faire évoluer les règlements et à la déconstruction  des  rapports  de  domination  et  des  stéréotypes de genre dans le sport. Cela  nécessite  également une     meilleure     représentation des femmes dans les instances dirigeantes, mais aussi une  meilleure  médiatisation.  Celle-ci  a  été,  lors  de  ces jeux,  bien  au-delà  du  niveau de  diffusion  ordinaire.  Mais en  dehors  de  cet  événement,  elle reste faible (20% des retransmissions  sportives  télévisuelles((Derniers Chiffres du CSA en 2017)) ) et bien en deçà de celle des hommes.

Pour  faire  évoluer  le  modèle  sportif  vers  davantage  d’égalité,    le    développement    des    compétitions   mixtes   est   un   levier  intéressant.  Celles-ci sont passées de 9 à Rio à 18 à  Tokyo.  Pour  le  SNEP  FSU, cette  voie,  depuis  longtemps  expérimentée   dans   le   cadre   du   sport   scolaire,   doit   être   développée  pour  qu’un  changement de mentalités s’opère et  que  de  nouveaux  modèles  soient donnés à voir.

Enfin, la participation de trois athlètes transgenres à ces JO est  sans  doute  le  signe  d’une  évolution des mentalités, mais sur  cette  question  encore,  le  chemin à parcourir reste long. Leur  légitimité  à  participer aux   compétitions   féminines   est  souvent  controversée  et  ne fait pas l’unanimité dans le monde sportif.

Pour le SNEP FSU, le modèle sportif doit évoluer et ne plus penser  la  compétition  qu’à travers  le  seul  prisme  d’une  bi-catégorisation       hommes-femmes      construite      historiquement  et  socialement. Ces  problématiques  doivent également  continuer  à  irriguer   nos   pratiques   professionnelles   pour   accélérer   le   processus    et    les    pratiques    sociales.  Le  SNEP  FSU,  avec la profession, continuera à se mobiliser   pour   déconstruire   les  stéréotypes  de  genre  en  luttant pour une égalité réelle de toutes et tous.

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