Déclaration liminaire du SNEP-FSU au CTM JS

snep sport productions

18 octobre 2021

Notre dernier CTM JS a eu lieu il y a 3 mois et, malgré l’interruption légitime due aux vacances estivales, on ne peut que regretter une si longue interruption, surtout qu’un CTM JS sur les questions « hygiène, santé et sécurité au travail » nous avait été promis pour fin août début septembre, afin d’évoquer les mesures à prendre pour la rentrée scolaire au regard de l’évolution de la crise sanitaire. C’est inadmissible !

Pour commencer cette déclaration, le SNEP-FSU souhaite revenir sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo, pour féliciter toutes les sportives et tous les sportifs , qu’ils/elles aient obtenu une médaille ou non, ainsi que leurs encadrant.es (parmi lesquels on compte beaucoup de collègues CTS…). Nous ne nous étendrons pas sur les réactions suscitées par le tweet du ministre ENJS Jean Michel Blanquer pendant les jeux, ni sur le discours du président de la République Emmanuel Macron lors de la réception des médaillés à l’Elysée, mais tenons à rappeler qu’il faut du temps et des moyens pour « construire » la carrière d’un.e sportif.ve de très haut niveau et lui permettre de gagner des médailles olympiques. A l’inverse, un contexte d’instabilité avec des réformes intervenant si près de l’échéance olympique n’est pas propice à la haute performance, surtout dans un contexte marqué par l’affaiblissement du service public du sport depuis de nombreuses années.

A ce titre, le SNEP-FSU ne partage pas l’enthousiasme de nos ministres concernant le projet de budget 2022. Les augmentations annoncées, qui selon nous ne relèvent que de l’affichage, ne vont pas bénéficier aux politiques publiques éducatives et sportives portées par le ministère. Les moyens d’intervention du ministère sont très majoritairement transférés à des agences et autres structures (EX : SOLIDEO), qui utilisent les personnels JS pour mettre en œuvre des « dispositifs » et affecter les crédits (EX : subventions ANS, pass sport, …). Quant aux effectifs, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une relative stabilité en 2022 alors que nous avons perdu 45% de nos forces vives sous l’ère des ministères sociaux. Pour rappel, le SNEP-FSU revendique un plan pluriannuel de recrutements massifs de personnels JS, avec une estimation des besoins, pour les seuls professeurs de sport, à 200 recrutements par an pendant 5 ans.

A ce sujet, après 2 années blanches et un concours 2021 avec 40 postes de professeurs de sport offerts, nous souhaitons connaitre le nombre de postes prévu pour 2022. Combien de recrutements sont prévus en 2022 dans les différents corps et par option (sport) ou spécialité (jeunesse) ? Quand aura-t-on ces chiffres ?

Qu’en est-il du recours aux listes complémentaires des concours 2021 ?

D’ailleurs, s’agissant des lauréats 2021 qui ont été recrutés, nous insistons sur les difficultés qu’ils rencontrent dans leur prise de poste et dans leur formation. Lors du séminaire d’accueil au CREPS de Poitiers, la plupart des collègues n’avaient ni conseiller de stage ni directeur de stage, soit par méconnaissance du cadre de la formation professionnelle statutaire (FPS), soit par volonté délibérée de certains chefs de service qui se cachaient derrière l’absence de publication de textes officiels pour ne rien faire. Il en est de même de la part du CREPS de Poitiers qui a, à de nombreuses reprises, repris cet argument pour ne pas répondre aux questions des stagiaires. Et si on ajoute le changement d’interlocuteurs dans les rectorats et les nouvelles modalités de prise en charge des frais inhérents à cette formation, qui n’ont pas été communiqués aux stagiaires, on comprend mieux pourquoi tant de collègues se sont déplacés sans ordre de mission ni prise en charge financière … Mais comprendre ne signifie pas accepter. Démarrer un nouveau métier dans de telles conditions est inacceptable ! Le SNEP-FSU dénonce cette

situation et demande à la DGRH d’intervenir rapidement et avec force pour que les « entrants » dans le métier soient mieux informés et pris en charge.

Quant à l’ensemble des agent.es, leur quotidien ne s’améliore pas ! Outre les problèmes logistiques qui ne sont toujours pas réglés dans beaucoup de territoires, de nombreux collègues sont en difficulté concernant l’accès à l’offre de formation ou encore le décompte de leurs congés et l’indemnisation éventuelle de leurs compte épargne temps (CET), par exemple. Il en est de même des informations relatives aux carrières et éventuelles promotions, qui n’arrivent pas jusqu’aux personnels JS. Trouver les bons interlocuteurs dans les rectorats reste un parcours du combattant, tout comme l’information et la mise en oeuvre sur les procédures à suivre. De plus, il semblerait que les comités de suivi de lé réforme JS ne soient plus réunis et que la mise à l’ordre du jour des questions Jeunesse et Sports dans les CTA ou CTRA soit parfois refusée. C’est inadmissible, et relativement incompréhensible pour nous qui travaillons en bonne intelligence avec la DGRH du MEN dans les groupes de travail nationaux. Nous savons que vous le faites, mais renouvelons notre demande pour que le ministère insiste davantage auprès des rectorats sur la prise en compte des personnels JS et de leurs problématiques. Cette demande est d’autant plus importante dans un contexte marqué par une enquête « nos services publics » qui a récemment mis en lumière la « perte de sens » dans le métier des agent.es du service public. Vous nous dites régulièrement être convaincus de la plus-value des personnels JS, il est temps que les personnels le perçoivent dans leur quotidien professionnel, quelle que soit leur fonction ou affectation.

Avant de conclure, nous insistons à nouveau sur la nécessité d’organiser un groupe de travail sur les carrières des personnels JS, qu’il convient de déconnecter de la simple revoyure des Lignes Directrices de Gestion (LDG) carrière. En effet, au-delà des barèmes et/ou conditions d’accès aux promotions, c’est toute une réflexion qui doit être menée sur l’ensemble des carrières de personnels JS (en tout cas des PTP).

Par ailleurs, comme l’ont fait nos collègues FSU du CTM EN, nous réaffirmons la nécessité que des mesures générales permettant de revaloriser TOUTES les carrières et les rémunérations de TOUS les collègues de TOUS les métiers de l’éducation et du SPORT.

Quant aux Lignes Directrices de Gestion (LDG) mobilité, qui ont fait l’objet d’un vote unanime « contre » par nos collègues élus au CTM EN, nous partageons leurs craintes sur les conséquences des choix annoncés dans le PLF 2022 : le nombre de postes est insuffisant pour répondre aux besoins du service public et aux enjeux de mobilité pour en garantir la vitalité.

De plus, nous regrettons que la gestion des personnels techniques et pédagogiques Jeunesse et Sports (PTP JS) ait été confiée au bureau BIATSS, qui est naturellement tenté de nous appliquer des règles inadaptées à nos métiers et spécificités JS, comme le faisait la DRH des ministères sociaux ces 10 dernières années. Les PTP JS sont assimilés aux corps enseignants, ils n’ont rien à faire dans un bureau qui gère des personnels ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux, de santé et des bibliothèques …

En guise de conclusion, nous rappelons que le SNEP-FSU a récemment organisé de nombreux événements à l’occasion de l’anniversaire des 40 ans de l’intégration de l’EPS à l’Education Nationale, et nous sommes à ce jour plus que dubitatifs concernant l’intégration du SPORT à l’Education Nationale… Et si on peut entendre qu’une période de transition est nécessaire afin de régler les dysfonctionnements constatés dans le quotidien des agent.es, il n’en demeure pas moins que les annonces gouvernementales en faveur des bienfaits de la pratique sportive, la mise en place d’un pôle éducatif, la publication de directives nationales d’orientation (DNO) ou encore l’élaboration de documents stratégiques régionaux (DSR) ne servent à rien si le service public du sport ne dispose pas des moyens (humains, financiers, …) nécessaires pour atteindre les ambitions affichées !

Merci de votre attention.


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