Par Bruno Cremonesi
Le 22 septembre 2025, la France a franchi un cap historique en reconnaissant officiellement l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies.
Elle rejoint plus de 145 pays dans le monde, devenant le premier membre du G7 à accorder ce statut à la Palestine. Pour nombre d’observateur·rices et de militant·es, cette reconnaissance arrive bien trop tard, alors même que le génocide de Gaza continue et qu’un plan de colonisation a été voté par Israël.
Cette reconnaissance irrite le gouvernement Israélien qui y voit le premier pas vers un changement de statut de la Palestine. La France a été menacée d’expulsion de son consulat de Jérusalem, comme ils l’ont déjà fait pour l’Australie. Cette reconnaissance pourrait être accompagnée de la création d’une ambassade française à Jérusalem-Est, contestant ainsi la revendication par Israël de Jérusalem comme capitale « indivisible ». Selon le droit international et les résolutions de l’ONU (notamment la résolution 478), la partie orientale de Jérusalem est considérée comme territoire occupé depuis 1967.
Côtés palestiniens, ils ne s’y trompent pas, et voient dans ce projet aussi une façon pour Macron de parler à ses citoyen·nes, qui ne cessent de manifester pour exiger la paix et la justice en Palestine, ainsi que l’arrêt immédiat du génocide à Gaza.
Un État fantôme
Monique Chemillier-Gendreau dans un article du monde ajoute. « Pour l’instant, cette reconnaissance est celle d’un État fantôme. Si l’on veut reconnaître un véritable État palestinien, il faut lui redonner les bases concrètes de son existence. Comment identifie-t-on un État ? Par certains éléments : un territoire viable, une population regroupée librement, des institutions disposant des fonctions régaliennes, une capitale choisie souverainement. » Le plan de paix présenté le 30 septembre par Trump, accepté par Netanyahu, exclut les palestiniens du processus, c’est inacceptable.
Si l’on veut pouvoir continuer d’espérer, les pays qui ont reconnu la Palestine devraient simultanément engager une pression contre l’État d’Israël pour qu’il respecte les règles du droit international, dont l’arrêt du génocide en cours et de la colonisation.
Le chemin reste encore long. Plusieurs mouvements dans le monde de la musique mais aussi du sport dont le SNEP-FSU, appellent à refuser la participation aux grands événements sportifs et culturels de l’État Israélien pour faire pression sur les dirigeants. Les citoyen·nes et les organisations attaché·es à la paix n’ont pas fini de se mobiliser pour que les enfants et la jeunesse puissent grandir en paix en Palestine.
Qu’ils et elles entendent les mots du poète Mahmoud Darwich pour continuer à se mobiliser : « Nous souffrons d’un mal incurable qui s’appelle l’espoir. »





