Manifeste pour un plan de rénovations et de constructions d’équipements sportifs dans l’enseignement supérieur
Préambule envoyé aux organisations citées ci-dessous pour expliquer la démarche du « manifeste » qui suit après.
A ce jour (13/01/2022) l’ANESTAPS et le GNDS rejoignent ce manifeste et nous sommes en attente d’autres réponses positives …
De nos organisations syndicales
Aux organisations citées ci-dessous
Bonjour,
Les effets positifs de la pratique des Activités Physiques Sportives et Artistiques ne sont plus à démontrer (socialisation, acculturation, santé physiologique et psychologique…). Nos organisations, en lien étroit avec les étudiant·es, ont pu saisir, au-delà des périodes de confinements, le besoin de pratique de ce public. Qu’elles soient compétitives, libres, encadrées, de loisirs, liées à des formations… l’ensemble des pratiques nécessitent un nombre important d’installations sportives (I.S). La nécessité d’I.S quantitativement et qualitativement suffisantes est un élément sur lequel nos organisations respectives pourraient se trouver en accord. M. Le Président de la République a annoncé, le 13 octobre dernier, un plan de développement des infrastructures sportives. Ces annonces sont encore insuffisantes mais doivent être un point d’appui pour envisager, au-delà des mots, un véritable « héritage » pour les générations post J0P 2024.
C’est en ce sens que nous vous proposons un « Manifeste pour les Installations Sportives dans l’Enseignement Supérieur« . Dans le respect de nos spécificités et de nos identités nous sommes persuadé·es qu’une expression commune en direction du Chef de l’État et des médias serait un atout pour que ce dossier prenne corps.
Nous vous proposons ce texte joint à la lecture et à vos amendements.
Cette proposition large est adressée, pour avis et engagement, aux organisations suivantes :
- Association Nationale des Étudiants en STAPS (ANESTAPS)
- Conférence des Présidents d’Universités (CPU)
- Conférence des Directeurs et Doyens STAPS (C3D)
- Groupement National de Directeurs de Suaps (GNDS)
- Fédération Française du Sport Universitaire (FFSU)
- Union nationale des clubs universitaires (UNCU)
- Groupe APSA CGE
Souhaitant pouvoir recevoir vos apports et accords, nous vous remercions de votre attachement au développement des pratiques d’APSA dans l’Enseignement Supérieur.
Un « plan massif » d’équipements sportifs : les acteurs Universitaires disent « chiche ! »
Manifeste pour un plan de rénovations et de constructions d’équipements sportifs1 dans l’enseignement supérieur
La présentation, par le Président de la République le 13 octobre 2021, d’un « plan massif » de développement d’équipements sportifs de proximité sur le territoire français intéresse fortement le monde de l’enseignement supérieur. Souvent sous doté ou pourvu d’équipements sportifs vétustes, l’enseignement supérieur français est en difficulté pour satisfaire ses missions de formations aux métiers du sport (STAPS), de démocratisation des activités physiques sportives et artistiques (APSA), de participation au processus d’une formation universitaire complète et équilibrée, d’animation de campus (SUAPS-GE), de rencontres-championnats intra et inter universités via la compétition et du haut niveau (FFSU). En résumé la volonté de développement du sport auprès des étudiant·es se heurte entre autres aux carences en équipements sportifs (ES).
Les Universités ou établissements d’enseignement supérieur propriétaires d’équipements sportifs sont budgétairement et globalement en difficulté pour s’engager, à la fois dans des rénovations thermiques d’équipements écologiquement inadaptés et dans la construction d’infrastructures neuves au sein de territoires urbanisés dont le foncier est souvent en tension. L’enjeu d’universités sportives, labélisées « SHNU » ou « génération 2024 » ne méritent pas d’être un simple affichage. Des Universités/Etablissements sont déjà engagé·es dans des dynamiques sportives en permettant, par exemple, le double projet des étudiant·es SHNU mais aussi par l’investissement des potentialités universitaires en formations et recherches en direction du mouvement sportif (haut niveau mais aussi amateurs et de loisirs). Néanmoins, pour cela il faut des gymnases, des piscines, des stades, des laboratoires équipés qui sont de véritables lieux de travail, de recherches et de formations des personnels et des étudiant·es, notamment en STAPS.
Les offres des Activités Physiques Sportives et Artistiques (APSA) vers l’ensemble de la communauté universitaire, pilotées et mises en œuvre par les SUAPS et Ecoles, sont actuellement limitées par un déficit criant en termes d’équipements sportifs « intra ou extra muros ». Chaque année, un nombre trop important d’étudiant·es et de personnels est refusé des cours des SUAPS faute de places disponibles. Cette offre de service public au profit des usagers et usagères est d’autant plus importante au sortir d’une crise sanitaire qui a démontré la nécessité de liens sociaux, de rencontres, de pratiques physiques, de développement de la santé…mais aussi d’une éducation, d’une acculturation sportive pour devenir des citoyen·nes acteurs et actrices du sport à l’horizon des JOP et surtout au-delà.
De plus, dans cette dynamique de santé des étudiants.es, il serait intéressant de mettre en place des parcours de santé au sein des campus. Cela s’ancre également dans la démarche de rendre accessible la pratique sportive à toutes et tous. Mais aussi de mettre en avant les pratiques de pleine nature.
Les SUAPS-GE répondent présents, comme toujours, à des projets politiques de développement d’une culture sportive auprès des étudiant·es et personnels. Ceux-ci, dans le cadre de leurs missions, participent aux processus d’une formation universitaire complète et équilibrée et favorisant la réussite des étudiant·es. Néanmoins là aussi, il faut des équipements sportifs qui sont de véritables lieux de travail et de formation pour les SUAPS.
La plupart des athlètes médaillé·es, passé·es et futur·es, sont ou seront engagé·es au sein d’établissements de l’enseignement supérieur. Dans des cursus universitaires ou de grandes écoles, ces étudiant·es athlètes ont vécu ou vivront aussi des parcours d’excellences sportives au sein des championnats nationaux et internationaux dans le cadre de la FFSU. Véritable creuset de rencontres sportives, où se côtoient fraternellement des étudiant·es de bons niveaux régionaux, nationaux et internationaux, les compétitions pilotées par la FFSU sont, à la fois, une possibilité de visibilité internationale pour les universités mais aussi un espace d’engagement associatif pour et par les étudiant·es ainsi que d’expérimentations d’autres rencontres/pratiques sportives compétitives. Répondant à l’ensemble de la hiérarchie sportive, des débutant·es aux sportifs et sportives de haut niveau, la FFSU est un acteur essentiel de la politique sportive universitaire. Elle participe avec les autres fédérations sportives, regroupées au sein du CNOSF, à la démocratisation sportive du pays. Néanmoins, pour poursuivre et encore développer tous les niveaux de compétitions et de rencontres, il faut des gymnases, des piscines, des stades, des salles spécialisées, des SAE … répondant, quantitativement et qualitativement à des standards que l’on peut observer dans d’autres nations concurrentes. L’excellence sportive ne se développe pas sans équipements d’excellence ouverts à tou·tes.
Par ailleurs les signataires de ce Manifeste revendiquent une politique publique ambitieuse en ce qui concerne les lieux de travail des enseignant·es d’EPS et des éducateurs/éducatrices sportif·ves dans les associations. La discipline scolaire obligatoire EPS est aussi une première étape d’accès pour toutes les générations aux APSA et donc de démocratisation du sport dans la société, relayé, amplifié par les associations sportives locales et le mouvement sportif dans toute sa diversité.
Des organisations parmi les signataires ont une expertise. Ils sont une ressource2 reconnue par les ministères, les cabinets d’architecture, maîtres d’œuvre et collectivités territoriales, depuis de nombreuses années, sur les ES. De nombreux référentiels existent y compris dans le cadre de construction à haute performance environnementale (HPE).
Aussi, nous, signataires de ce Manifeste, engagé·es de longue date dans le « mouvement sportif », au niveau de la démocratisation des APSA, au niveau de la production de formations et de recherches, au niveau de l’encadrement et l’organisation de l’excellence sportive, nous répondons au Président de la République que les acteurs et actrices de l’Enseignement Supérieur, sont prêt·es à échanger avec le Président de la République et les services ministériels sur ce sujet afin d’opérationnaliser ce volontarisme auquel nous souscrivons dans les politiques publiques.
- Rénovations et constructions d’équipements qui s’inscrivent dans les exigences de la transition écologique [↩]
- A ce titre, nous rappelons que dans un guide du ministère de l’Éducation nationale édité en 2012 et préfacé par JM Blanquer, l’expertise d’une des organisations signataires est citée en référence sur ce sujet [↩]