Cette assemblée générale s’est déroulée en visio et a regroupé 25 collègues de 13 STAPS (Amiens, Le Mans, Rennes, Rouen, Evry, Toulouse, Marne la Vallée (Eiffel), Valenciennes, Chambéry, Strasbourg, Limoges, Avignon, Paris, … et une ex collègue du STAPS de Toulon, … excusés : Orléans, Montpellier …).
Le point
Suite à la pression publique exercée par les différentes actions de la non rentrée de Rennes 2 jusqu’au 24/11 (SNESUP-SNEP-FSU et collectifs du Mans, Rennes, Rouen, MLV, Bobigny, Chambéry … ) en passant par le « jeudi noir » du 13/10 (ANESTAPS) depuis la rentrée 2021, la ministre a répondu par l’activation du dialogue de gestion stratégique (DGS) via les rectorats et universités (STAPS) pour faire remonter des besoins. Cette remontée ne s’est pas faite de manière transparente dans beaucoup de STAPS. La question des arbitrages opérés reste entière aux différents stades de discussions. De même le retour sur ce qui est réellement remonté par les rectorats vers la DGESIP reste opaque. Bref, beaucoup de questions restent posées et les collègues sont dans l’attente de précisions.
Les infos à ce stade
Le MESRI engagerait 3 millions d’euros pérennes environ à partir de la rentrée 2022 qui se traduirait par le recrutement à terme d’une cinquantaine de postes d’enseignant·es chercheur·es (EC), enseignant·es et BIATSS (coût moyen à 60 000 €/an) pour les STAPS et en ciblant a priori les plus en difficultés à ce stade (rappel : 49 STAPS et plus d’une douzaine d’antennes).
Tout cela sera à vérifier dans le cadre de notifications budgétaires que chaque université recevra début février…
Nous allons être reçus prochainement par la DGESIP pour nous faire confirmer ce début de réponse.
Nous demanderons notamment :
- Le bilan global des remontées des DSG en nombre d’enseignant·es, d’EC (par discipline) et de BIATSS,
- Des précisions sur la manière dont vont se faire les choix de répartition sur les STAPS (quels STAPS concernés par ces 3 millions d’euros (postes) ?).
Notre appréciation est double
La pression globale (publique) a obligé le MESRI à répondre à sa façon en esquivant toujours la hauteur des demandes/besoins, en gardant en ligne de mire son principal objectif de limiter la dépense publique (investissement) vers la jeunesse.
Cette réponse de 3 Millions, qui reste bien sûr à confirmer et à transformer en postes pérennes (campagne d’emploi en 2022) correspond à peine à la moitié des besoins en urgence pour une vingtaine de STAPS (plan d’urgence revendiqué pour la rentrée 2022) de plus de 100 postes (7 millions) et reste très loin du plan pluriannuel de rattrapage STAPS de 1 100 postes (100 millions).
Nous devons donc rester mobilisés et ne pas nous laisser divertir par ce début d’annonce.
Il nous faut continuer encore et encore à construire et amplifier le début de pression engagée à tous les niveaux, locaux et national. Il s’agit également d’inscrire ces enjeux dans le débat public à l’occasion des échéances électorales à venir qui engageront des projets de sociétés différents dont l’université fait partie…
A souligner également dans nos échanges, les témoignages de collègues en énorme « souffrance » professionnelle, souffrance déteignant aussi sur la vie privée. L’incessante adaptation professionnelle au service des étudiant·es et pour « sauver » les maquettes ne peut plus être la solution et elle devient mortifère pour tout le monde et pour nos missions.
Cette adaptation permanente des collègues ne peut se poursuivre au détriment de la remise en cause des conditions de la « souffrance » professionnelle surtout provoquée par les difficultés structurelles dont l’origine est le sous-investissement dans l’ESR. De nombreux rapports, dont celui du Conseil analyse économique (placé auprès du 1er ministre -CAE), font état de cette insuffisance de l’engagement de l’Etat dans le cadre des formations universitaires (ce rapport estime les besoins dans une fourchette de 5,4 à 7,6 Milliards (Mds)/an en plus)…
Les suites de l’action doivent s’inscrire dans le temps à moyen et long terme…
La communication autour du jour du dépassement (JDD)
Élément explicite(même si imparfait)qui consiste à faire l’addition des moyens statutaires d’enseignement (hors évidemment les HC) et le diviser par les besoins de formation des maquettes et rapportés aux nombre de semaines de cours. Ainsi 6 STAPS ont déjà calculé ce JDD et dépassé pour certains : Bobigny 01/12/2021 – MLV 11/12/2021- Rouen 13/12/2021- Rennes 12/01/2022- Orléans 13/01/2022 et Le Mans 15/01/2022.
Après le jour du dépassement, les enseignements ne sont plus assurés que sur la base d’heures complémentaires ou de vacations… ce qui montre le manque de moyens !
Il nous faudrait pour avoir plus de force que la grande majorité des STAPS puissent le calculer ou rentrer dans cette démarche.
Nous appelons à participer à la journée d’actions interprofessionnelle du 27 janvier 2022
Public/privé (grèves, manifs, …) sur les salaires (gel point d’indice et inflation), l’emploi, les services publics et les conditions de travail (dignité). Nous (SNEP et SNESUP) allons faire une focale/tract sur ces axes revendicatifs illustrés entre autres par la situation des STAPS. Et le 27/01 on arrête de travailler par exemple pour les six STAPS qui n’ont plus les moyens de travailler (JDD).
Ajoutons que 2 autres indicateurs sont à mesurer, indépendamment du JDD :
- le nombre de vacataires employés et le volume qu’ils représentent en heure d’enseignement (divisé ensuite par 384h (SD degré) ou 192h (EC) et donnant un équivalent besoin postes,
- le volume des HC d’enseignement fait par tous les titulaires (divisé là aussi par 384h ou 192h) soit un total de postes…
Le besoin aussi en poste de BIATSS est à établir ainsi que pour les salles de cours et équipements sportifs.
Une non-rentrée en 2022 ?
A partir des difficultés de chaque STAPS, discutées collectivement (faire des AG), sur le fait que si rien n’est apporté en termes de moyens en l’état actuel (au-delà des 3 millions), la proposition d’une non-rentrée de 2022, à l’image du processus mené par Rennes2 (démission des responsabilités, pas d’HC (non obligatoire), peut être débattue et posée dans un cadre d’action nationale. Si une vingtaine de STAPS seulement, de manière collective et coordonnée nationalement, annonçait envisager de ne pas faire la rentrée 2022, cela pourrait créer un autre rapport de force. Des discussions ont lieu à Limoges et d’autres STAPS sur ce point d’action.
Parcoursup ?
Dans beaucoup de STAPS, des collègues ne veulent plus assumer la mise en place (pour le peu de rémunération en plus) de cet outil. La question a été posée, d’un appel à boycotter la prise en charge de Parcoursup comme outil de pression sur le MESRI.
Nous allons voir comment la C3D pourrait répondre à cette question. Nous relançons l’ANESTAPS pour voire aussi les suites avec eux.
Pour conclure
Nous ne lâcherons rien sur les revendications légitimes face aux besoins et aux urgences à tous les niveaux (dont santé des personnels et avenir des étudiant·es). La baisse des capacités d’accueil et la dégradation des formations ne sont que des pis-aller et en aucun cas des solutions pérennes acceptables. Nous referons le point sur la suite, début février (retour budget des universités), par AG visio ou lettre info. Nous réfléchissons également à d’autres initiatives à construire notamment une journée STAPS au printemps qui nous permettrait de nous rencontrer physiquement.
Bon courage,