EVARS : Une victoire qui ne doit pas en rester là !

Par Lucile GRES

Le Conseil Supérieur de l’Education (CSE) s’est prononcé unanimement le 30 janvier, en faveur du programme d’Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité (EVARS). Pour le SNEP FSU, il constitue une avancée dans la lutte contre les discriminations de genre, les violences sexistes et sexuelles et légitime la nécessaire prévention et éducation à l’égalité entre les filles et les garçons ainsi qu’à la vie affective et sexuelle à l’école. Dans un contexte d’activisme des forces réactionnaires et d’extrême droite, le vote de ce programme au CSE et sa parution constituent une première victoire. Mais cela reste insuffisant. Ainsi, les trois séances d’éducation à la sexualité obligatoires chaque année (prévues depuis 2001) sont rarement mises en œuvre.

Pourtant, les besoins sont là : 160 000 enfants sont victimes chaque année de violences sexuelles. Selon le rapport du Haut Conseil à l’Égalité (HCE), en janvier 2024, 40 % des femmes déclaraient avoir subi une situation de non-consentement, quand le nombre de victimes de violences conjugales continue de croître en France.

Si 9 français·es sur 10 soutiennent l’instauration de cours à l’éducation à la vie affective et sexuelle à l’école, des forces réactionnaires accentuent leur bataille idéologique contre ce programme, n’hésitant pas à manipuler l’opinion publique avec des théories mensongères. Ainsi, en édulcorant la dernière version de l’EVARS, le ministère a concédé aux réactionnaires la suppression du terme d’éducation à la sexualité à l’école élémentaire, malgré les obligations légales. C’est aussi le cas en invisibilisant les termes comme hétérosexualité, homosexualité, bisexualité et asexualité.

Pour le SNEP-FSU, ces enseignements doivent être programmés sur des temps dédiés. Dans la précédente version des programmes, les disciplines étaient « mises à contribution », présentant, un double risque : d’une part celui de réactiver les « éducations à… », avec par exemple une EPS contributive, dénuée de ses apprentissages spécifiques, et d’autre part celui d’un affichage non suivi d’effets.

Le SNEP, avec la FSU, se battra pour que ce programme s’applique partout, pour qu’une solide formation des personnels soit organisée, pour que les moyens humains, financiers soient déployés et pour que le ministère s’engage à protéger et accompagner les personnels, afin que l’école et l’EPS puissent être porteuses d’un projet humaniste en faveur de l’égalité. 

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