L’évasion pour un ailleurs ?
Parler d’évasion à un néolibéral, c’est se fermer les horizons. Obnubilés qu’ils sont par le tout économique, le financier, ils ne verraient dans ce terme que la possibilité « d’optimisation fiscale », la capacité à se soustraire à l’impôt qui finance nos services publics, le bien commun de l’ensemble de la population. Non, s’évader recouvre d’autres réalités, celle de pouvoir imaginer, réfléchir voire rêver à un renouveau de notre modèle social pour prendre en compte les difficultés à vivre de nombre de nos concitoyen·nes. Combattre un modèle dans lequel une petite minorité continue de s’enrichir à outrance pendant que d’autres, de plus en plus nombreux·ses, s’inscrivent pour être bénéficiaires des Restos du Cœur pour promouvoir une meilleure répartition des richesses qui permettent à chacun∙e une vie digne de et par son travail, mais aussi lorsqu’ils·elles sont en retraite.
Augmenter les salaires, augmenter les pensions est tout à fait possible, les ressources potentielles de financement existent : taxer les surprofits, taxer les dividendes, les opérations financières, rétablir l’impôt sur les grandes fortunes… Il s’agit là de choix politiques dont la nécessité est de plus en plus criante.
Les projets de loi de finances, censés marquer la fin du « Quoi qu’il en coûte », montrent que les orientations qui nous mènent à une paupérisation grandissante continuent sur leur lancée. Les services publics vont à nouveau être mis à contribution et servir de variables d’ajustement. Une nouvelle fois les usagers·ères vont avoir à subir les dégradations de l’École, de l’hôpital… renvoyé·es chacun chacune à leur responsabilité.
S’évader pour construire et penser une tout autre société a toujours été indispensable, cela devient une nécessité !
Édito écrit le 4 octobre 2023