Par Benoît Hubert
Après une pandémie qui dure toujours, comment douter des nécessaires solidarités envers les plus démunis, de l’importance de la prise en charge de la dépendance, du rôle primordial des services publics ? Voilà quelques leçons à tirer qui auraient dû nous entraîner vers un changement de cap politique. Mais c’était sans compter sur le cynisme et la guerre sociale que mène le libéralisme dans une lutte des classes inversée. Toute l’action publique est dirigée vers les puissants, les détenteurs des outils de production, les grandes entreprises. Ces derniers se sont largement enrichis quand le reste de la population s’appauvrissait et voyait leurs prélèvements augmenter, les coûts de l’énergie exploser… Le taux de pauvreté en France est de plus en plus important.
Pourtant, pas un jour ne passe sans qu’on nous rappelle que notre pays n’aurait pas les moyens d’une autre politique plus sociale, plus juste et que le besoin d’économie est primordial. On s’attaque alors à toutes les protections sociales, on ne lutte pas de concert avec les pays riches pour une action mondiale à même d’enrayer la pandémie en offrant des vaccins, en levant les brevets… Un mensonge sans cesse répété finit par devenir une vérité inéluctable, surtout lorsqu’elle est assénée avec autant de morgue.
Pas les moyens ? Après les Panama papers, les Dubaï papers, les Pandora papers confirment que plus de 11 300 milliards de dollars échappent à l’impôt. Pour la France, ce montant est estimé entre 60 et 80 milliards par an, soit plus que le budget total de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur, pendant qu’on a vu des milliers d’étudiants dans l’incapacité de se nourrir normalement et de se loger…
Ce système ne peut perdurer, la prise de conscience qui s’opère doit essaimer et s’étendre pour dessiner un nouveau modèle social, une nouvelle société. Chacun-e doit y prendre part à l’ouverture des débats pour les présidentielles. Ce n’est pas de haine de l’autre, de renfermement sur soi, de libéralisme débridé… dont nous avons besoin. Reconstruire des solidarités, du lien social, redistribuer les richesses pour permettre à tous et toutes de vivre dignement, regagner des libertés individuelles et collectives… nécessitent des politiques volontaristes et engagées. C’est l’enjeu de demain !