Retraité·es privilégié·es ?

Par Roland ROUZEAU

Improductifs, oisifs·ves, plus riches que la moyenne de la population, coûtant cher à la Sécu (retraites, santé…) les retraité·es sont dans le viseur des « cost-killers » de toutes sortes. Qu’en est-il ?

D’abord la participation des retraité·es à la vie sociale est essentielle. Sans elles et eux, combien d’associations de clubs sportifs, de municipalités ne pourraient fonctionner ? L’aide familiale apportée pour la prise en charge, même partielle, ou comme aidant·es pour des ascendant·es témoigne aussi de leur implication.

L’abattement accordé aux retraité·es, de 10 % plafonnés sur le revenu imposable est, comme récemment, régulièrement évoqué. Non ce n’est pas une déduction forfaitaire pour frais professionnels. C’est l’objet d’une décision politique de justice fiscale, en contrepartie du fait que les revenus des retraité·es (comme des salarié·es) sont déclarés par des tiers sans possibilité de fraude fiscale.

Le revenu des retraité·es serait plus élevé que celui des actifs·ves ? C’est faux. On confond là malhonnêtement actifs·ves et population (qui comprend les actifs·ves et les inactifs·ves non retraité·es : enfants, étudiant·es, personnes au foyer, handicapé·es, invalides…). Selon le COR, le niveau de vie moyen des retraité·es est d’ailleurs désormais inférieur à celui de l’ensemble de la population et à celui des actifs·ves.

Ce ne sont là que trois des principaux aspects de l’offensive visant d’une part à créer les conditions de s’attaquer au pouvoir d’achat des pensions, et d’autre part à diviser diverses catégories, à les monter les unes contre les autres pour mieux les exploiter chacune. Ne nous laissons pas faire : renforçons les solidarités actifs·ves/retraité·es.

PARTAGER
IMPRIMER

Nos lecteurs aiment aussi...

Retraité·es : Halte aux fake news

Pour boucler son budget, le gouvernement cherche des sous partout, notamment en rognant sur les services publics et en lorgnant sur les droits acquis des salarié·es et retraité·es