Par Roland ROUZEAU
Pour boucler son budget, le gouvernement cherche des sous partout, notamment en rognant sur les services publics et en lorgnant sur les droits acquis des salarié·es et retraité·es. Ces dernier·es sont particulièrement dans le viseur. Ils et elles auraient des revenus supérieurs à ceux des actif·ves (les moyennes cachent une réalité bien différente pour la grande majorité des retraité·es). Et, scandale, ils et elles bénéficieraient d’une déduction de 10 % sur leurs revenus imposables pour frais professionnels.
Le président du MEDEF, le président du COR1 ami de Macron, certain·es élu·es, n’hésitent pas à relayer cette fable. Ou bien ils doivent retourner en formation, ou bien ils répandent sciemment une fausse nouvelle. On penche pour la seconde hypothèse.
Oui les retraité·es comme les salarié·es bénéficient d’un abattement fiscal de 10 % sur leur revenu imposable en application de l’article 158 du code des impôts. Non il ne s’agit pas d’une déduction pour frais professionnels.
Cet abattement de 10 %, a été instauré depuis 1978 en raison :
- des modifications successives du calcul de l’impôt dont étaient bénéficiaires des contribuables autres que les retraité·es,
- de la déclaration par des tiers des revenus des retraité·es, sans possibilité de participation à une fraude fiscale (ce qui n’est pas le cas des adhérents du MEDEF).
La suppression de cet abattement aurait sérieusement amputé le pouvoir d’achat des retraité·es, plus encore pour les plus modestes. Elle a été abandonnée sous la pression des organisations de retraité·es. Ce n’est que justice.