Sécurité sociale : le 100 % sécu en santé

Par Sébastien BEORCHIA

La création de la sécurité sociale, en 1945, et les luttes syndicales ouvrières sont à l’origine de la génération de droits sociaux et du travail considérable pour les salarié·es en instituant une couverture santé (branche maladie) et le paiement intégral de la prise en charge des accidents du travail, l’obligation faite aux employeurs de prendre en charge les frais engagés, et la reconnaissance de maladie professionnelle.

Les enseignant·es d’EPS, au regard de la spécificité d’exercice de leur métier et des risques rencontrés tout au long de leur carrière, sont plus que concerné·es par cette couverture santé de la sécurité sociale et celle des accidents de service. Elle les protège en effet financièrement par des prises en charge à 100 % lors d’accidents de service (CITIS), de trajets ou de maladies professionnelles, par le paiement d’indemnités ou de rentes en cas d’Incapacité Permanente Partielle (IPP) ou de décès. La dernière attaque gouvernementale contre la couverture statutaire en prévoyance est inacceptable (passage de 100 % à 90 % du traitement en CMO).

Par ailleurs, les orientations budgétaires du gouvernement prévoient, afin de trouver les fameux 43 milliards d’économie, le doublement des franchises médicales, l’augmentation des participations forfaitaires pour les assuré·es de la sécurité sociale, ainsi, qu’une dégradation de l’accès et du maintien dans le dispositif Affection Longue Durée (ALD).

Devant l’augmentation des restes à charge il est devenu indispensable de disposer d’une assurance complémentaire pour éviter d’avoir à supporter des frais indi­viduels importants en cas de problème de santé. C’est alors un système de santé à double étage qui continue de se mettre en place

Pour les salarié·es du secteur privé, le contrat complémentaire santé d’entreprise est devenu obligatoire en 2016. Mais le niveau de couverture dépend des entreprises et les inégalités sont grandes.

Dans le secteur public, la réforme de la protection sociale, imposée par le gouvernement via la loi de transformation de la fonction publique de 2019, sera en œuvre au 1er mai 2026. Elle n’a pas été voulue par le SNEP et la FSU. Si elle intégrera la prise en charge de la cotisation au contrat collectif santé obligatoire à hauteur de 50 % par l’employeur, elle valide le recours à une mutuelle pour les frais de santé, creusant encore les inégalités. C’est une tout autre réforme que nous portons, celle de l’exigence d’un 100 % sécu en santé garantissant à tous et toutes une couverture intégrale des soins prescrits.

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