Une proposition de loi (PPL) visant à instaurer un impôt minimal sur la fortune a été votée à l’Assemblée par une large majorité le 20 février. Elle devra maintenant – mais quand ? – être examinée au Sénat. Elle concerne les 1 800 contribuables les plus riches (soit moins de 0,01 % des foyers fiscaux qui possèdent plus de 100 millions d’euros). Elle instaure qu’ils paient au moins 2 % de leur fortune en impôts.
Cet impôt pourrait rapporter aux finances publiques une somme conséquente, estimée avec une fourchette basse et haute entre 15 à 25 milliards d’impôts par an, soit une somme bien supérieure aux timides prétentions fiscales des gouvernements Barnier et Bayrou.
Cette proposition et ce vote positif ne se substituent pas à une nécessaire réforme fiscale. Mais cette taxe doit viser à imposer, dans l’agenda politique, le débat sur la taxation des ultrariches. Ne faut-il pas syndicalement vulgariser cette victoire politique qui participe de la bataille pour l’ouverture à une réforme fiscale et sociale, mettant en œuvre les nombreuses propositions faites depuis de nombreuses années par le mouvement social, les organisations syndicales et les partis politiques ? La campagne Printemps des Services Publics, démarrant début avril et à laquelle la FSU participe, est menée pour lutter contre la dégradation des services publics. Elle pose aussi la question des financements supplémentaires et nécessaires pour faire fonctionner ceux-ci, d’où l’exemple de la taxation des ultra-riches. La sécurité et la cohésion d’un pays reposent aussi sur ses services publics. Ceux-ci sont un levier dans la lutte contre les inégalités et l’écart grandissant entre les plus pauvres et les plus riches.