15 Mars 2024 : un jour de (G)Rêve pour l’EPS

Par Bruno Cremonesi

Nous sommes debout devant nos classes à essayer chaque heure de faire en sorte que nos élèves se bougent. Non pas en faisant des mouvements sans aucun sens mais pour qu’ils/elles entrent dans la culture sportive et artistique de l’activité qu’ils/elles étudient. L’ambition des profs d’EPS est bien de permettre à tous·tes les jeunes de progresser et d’apprendre à leur plus haut niveau. Qui peut penser sérieusement que nous serions motivé·es pour faire de nos élèves des champion·nes ?

Nos textes officiels, pour essayer de ne pas être aspirés par le monde du sport, ont jeté les techniques sportives avec toutes leurs dérives et nous contraignent à créer des formes de pratique scolaire.
Nous restons « le·la prof de sport » des élèves et à trop vouloir leur démontrer que notre discipline ne peut se réduire à son objet d’étude, nous en avons oublié le cap et le sens. Notre place au sein de l’école doit remettre au cœur notre rôle déterminant dans la démocratisation de la culture sportive et artistique. Comment penser réduire la sédentarité des jeunes sans qu’ils/elles puissent éprouver du plaisir et de la joie pendant les heures d’EPS ?

Cette grève est une journée d’appel à la résistance culturelle pour ne pas laisser la culture sportive et artistique qu’aux plus riches de notre société. Cette grève est un appel pour que l’ensemble des enfants fassent 4h d’EPS et non pas « 30 min d’activité physique quotidienne » ou même « 2h de sport » en plus pour une vingtaine d’élèves par collège.

Nous resterons debout demain et après-demain, en mettant au cœur de notre travail le savoir-nager, l’équilibre sur les mains, 1min de danse devant les autres, marquer un but avec la main ou le pied. La joie d’apprendre, la réussite d’une voie d’escalade, le savoir faire du vélo. Redonner de la saveur à notre métier et à l’EPS de 2024.

Il y a des (G)Rêves qu’il faut continuer à avoir pour que demain change

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