Éditorial
A l’heure où l’enseignement public souffre du manque de moyens, où les inégalités s’accroissent, où les tensions entre le public et le privé ont été ravivées, notamment avec le scandale du lycée privé Stanislas à Paris, Emmanuel Macron n’a rien trouvé de mieux que de nommer François Bayrou premier ministre. Rappelons qu’en 1994, Bayrou, alors ministre de l’éducation nationale, tenta de faire abroger la loi Falloux, qui permet de limiter le financement de l’enseignement privé. Le rapport de force (1 million de personnes dans la rue à Paris pour la défense de l’enseignement public) et le poids des organisations syndicales auront permis que cette tentative avorte. Mais dans cette bataille, le SNEP-FSU, fort de ses batailles précédentes et inquiet pour la discipline de la mise en place de fourchettes horaires, obtint les 4 heures d’EPS en 6ème et les 3 heures sur le reste du collège pour servir la démocratisation.
Pourquoi les services publics, dont l’École, sont-ils maltraités par les politiques ? C’est pourtant une question centrale dans la lutte contre les inégalités. La question du financement de l’école et de ce que l’État ou les collectivités doivent assurer revient sur le devant de la scène car l’école publique est à un point de rupture. Jean-Michel Blanquer, avec la mesure en apparence louable de rendre obligatoire l’instruction dès 3 ans, a systématisé le financement des écoles maternelles privées par les communes. Par contre, Pap Ndiaye, le dernier ministre à avoir voulu tenté d’agir sur la mixité sociale et scolaire s’est attiré les foudres de l’enseignement privé et d’une partie du gouvernement, et a donc échoué. Quant aux différents rapports qui ont été publiés ces dernières années, ils montrent qu’il existe peu de mixité sociale dans le privé et que son financement est parfois supérieur au public. Quant à son contrôle, il est presque inexistant.
Bayrou premier ministre est donc un mauvais signal, alors même que l’école publique, seule école accessible et ouverte à tous et toutes, est exsangue ! Le SNEP-FSU continuera de mener les batailles avec les collègues et de mettre la pression pour plus de moyens pour l’école publique et porter haut et fort la revendication « argent public pour l’École publique ».
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