Une agitation médiatique permanente
Dans un contexte international marqué par une violence quotidienne meurtrière sur Gaza qui occasionne en France de nombreux relents d’antisémitisme ou de racisme, l’extrême droite se sent revigorée et donne à voir la haine, l’intolérance et la violence auxquelles ses idées correspondent. Loin d’être arrêtée dans son déchainement de haine, elle est confortée dans ses idées par le silence assourdissant d’un certain nombre de politiques de la majorité que ses positions arrangent. La loi immigration de Gérald Darmanin, les travaux d’intérêt général d’Aurore Bergé répondent aux orientations politiques de l’extrême droite. Était-il tolérable de laisser s’organiser au sénat un colloque piloté par l’association « parents vigilants », initiative soutenue par un sénateur, alors que celle-ci menace et fait pression sur de nombreux·euses enseignant·es ou sur l’institution lorsqu’ils/elles essayent de faire leur travail, notamment dans le cadre de projets visant à faire valoir les valeurs de l’égalité, de la laïcité, sans aucune réaction… Saisi de cette question Gabriel Attal n’a pas apporté de réponses ou de soutien public au courrier envoyé par une intersyndicale.
Mais finalement, Gabriel Attal ne surfe-t-il pas sur un certain nombre d’idées de la droite dure comme Emmanuel Macron et d’autres l’ont fait avant lui ? La question des groupes de niveau au collège résultant de la mission choc des savoirs ne rejoint-elle pas les velléités de la droite et de l’extrême droite, pour renforcer la ségrégation sociale ?
Gabriel Attal ne nous déçoit jamais, il enchaine depuis le début de l’année les déplacements, les plateaux télé et les mises en scène de discours officiels. Mais au-delà de l’apparence il y a le fond politique ; en moins de 3 mois, le ministre aura réussi, si toutes ses annonces sont menées à terme, à désorganiser et à changer profondément l’École entre la vision de l’enseignant·e et la conception de l’enseignement.
L’École de la République réductrice des inégalités que la FSU promeut s’éloigne du paysage, il est encore temps de nous mobiliser pour l’arrêter dans son projet.
Édito écrit le 12 décembre 2023