Un seul combat : la reconnaissance et la revalorisation de notre profession pour une autre société
Y-aurait-il des choix à faire dans les revendications à porter dans le contexte que nous connaissons ? Pour nous c’est non. Il faut porter le fer sur les 4 heures d’EPS, la voie professionnelle, les salaires, les retraites… Il ne nous faut pas entrer dans le jeu gouvernemental qui consiste à parcelliser les différentes questions pour empêcher la vision globale du système. Derrière cet ensemble se cache une vision de la société, de l’utilité sociale des métiers, de la formation des jeunes.
Comme nous l’avons déjà écrit, porter la question des 4h, c’est porter une autre vision de l’École, de la formation des jeunes, une valorisation de notre métier, une amélioration de nos conditions de travail… Il s’agit là d’un ensemble qui ne peut être envisagé de manière segmentée. La question des salaires et des retraites en est une partie intégrante. La revalorisation salariale proposée, si elle est intéressante pour les débuts de carrière, relève d’un véritable mépris pour les milieux et les fins de carrière. Le travailler plus pour gagner plus, alors que la surcharge est d’ores et déjà trop importante, via le pacte enseignant, montre toute l’ignorance de l’exercice de nos professions. Les 500 suppressions de postes dans le second degré budgétées dans le PLF alors que nous sommes à l’os est une véritable provocation. Et quand bien même nous serions mieux payés…, enseigner l’EPS à 64 ans et plus a-t-il un sens ou relève-t-il d’une incompétence à voir les particularismes de notre profession et l’inquiétude forte révélée par notre enquête sur l’usure professionnelle ? Que penser du fait que nous partirions en retraite avec une pension moindre et une espérance de vie en bonne santé réduite ? Et que dire de l’avenir que l’on dessine à nos jeunes qui sont trié·es de plus en plus tôt, qu’on envisage de former en regard du tissu économique local, loin de toute volonté de dispenser une culture commune riche, démocratisée et émancipatrice…
C’est l’ensemble de ces projets qu’il nous faut combattre en nous mobilisant et en montrant qu’il existe des alternatives bien plus porteuses pour l’ensemble de notre société. Il n’y a pas de revendications plus importantes les unes que les autres. Il y a la contestation d’un choix de société qui nous enferme et nous divise toujours plus en paupérisant un nombre de plus en plus important de concitoyen·nes.
Après la mobilisation du 18 octobre contre la réforme de la voie professionnelle, se mobiliser dans les actions à venir contre le projet de réforme des retraites, se mobiliser pour la revalorisation de nos salaires… c’est se mobiliser pour un autre avenir pour nous même et nos enfants, c’est se mobiliser pour une société plus juste socialement, économiquement, culturellement. Alors ni choix, ni hésitation, ne nous laissons pas enfermer dans des cases sectorielles et soyons toutes et tous ensemble à défendre une autre vision de la société.