Par Alain DE CARLO
Le Projet de Loi de Finances (PLF) prévoit 4 018 suppressions d’emplois d’enseignant·es (1 645 pour le 2nd degré). L’argument avancé par le gouvernement de « baisse démographique » est réel – prévision de 220 000 élèves en moins dans le 2nd degré d’ici à 2029 -, mais n’explique pas pourquoi durant la « hausse démographique » (+ 200 000 élèves dans le 2nd degré depuis 2007), 32 430 emplois ont été supprimés ! C’est ainsi que la France conservera sa place de championne d’Europe du nombre d’élèves par classe…
Par ailleurs, la contre-réforme de la formation se met en place avec un double concours en 2026 et 2027 (Licence 3 et Master 2). En 2028, seul restera le concours en L3. Pour les lauréat·es du concours L3, l’année de master 1 se fera en INSPÉ en tant qu’élève fonctionnaire (12 semaines de stage, 1 400 euros nets/mois), l’année de master 2 se fera en tant que fonctionnaire stagiaire (mi-temps en responsabilité, 1 800 euros nets/mois).
Sous réserve d’adoption du PLF 2026, le ministère a communiqué, les postes aux concours. Les 645 postes ouverts au CAPEPS M2 sont inférieurs à 2025 (670). Cela est insuffisant pour assurer l’EPS sur tout le territoire !
Un autre problème : certains INSPÉ ont annoncé réserver le master aux seul·es lauréat·es du concours L3, fermant ainsi les débouchés pour les non lauréat·es (Rennes, Créteil, Versailles, Lille, Caen, Nacy-Metz, Grenoble…). Si d’autres INSPÉ décident d’accueillir les non-lauréat·es, les capacités d’accueil seront faibles au vue de la situation budgétaire des universités (2/3 sont en déficit !). En creux, les formations privées vont se régaler.
Par ailleurs, le nombre de places au concours L3 de 2026, soit 478 titulaires dans le meilleur des cas à la rentrée 2028, est largement insuffisant au regard des besoins et laisse craindre un « plan social » à terme en EPS.
Le besoin de recrutement est massif, dans un contexte d’augmentation des départs en retraite pour les enseignant·es (DARES) et nous n’accepterons aucune baisse des postes aux concours.
Pour le SNEP-FSU, il faut, dès 2026, 1 500 postes au concours M2 et 1 500 postes au concours L3.
Nous appelons la profession et les étudiant·e STAPS à se mobiliser durant la période budgétaire en interpellant les parlementaires, en se mettant en grève le 02/12 pour l’avenir de l’EPS et des STAPS.





