Convention citoyenne : l’EPS & le sport scolaire relégués après le bricolage : un beau déshéritage !

Le SNEP-FSU est abasourdi par les propositions de la convention citoyenne concernant les temps de l’enfant.

Même si le SNEP-FSU partage certains constats sur la question des inégalités ou encore la demande de réduction des effectifs, il estime que ce n’est ni en opposant et dissociant les apprentissages théoriques et pratiques, ni en augmentant le temps libre des enfants que la question de la fatigue des enfants sera résolue. Pires les propositions faites par les rapporteurs de la convention citoyenne ne vont faire qu’accentuer les inégalités sociales, territoriales et de genre !

Toutes les études montrent que plus le temps scolaire obligatoire diminue, plus le système laisse une liberté de choix, plus les inégalités sociales et de genre augmentent. Par ailleurs, plus l’État se désengage, plus la disparité territoriale s’accentue et empêche l’égalité d’accès à la même qualité de service public et ce n’est pas avec les 5 milliards de baisses aux collectivités prévues au budget que celles-ci vont pouvoir investir dans le périscolaire !

Dans ce rapport, pas un mot sur l’existence de l’éducation physique et sportive à l’école, ni sur le service public du sport scolaire, qui regroupe 1,2 million de licencié·es, ou encore les sections sportives scolaires, pourtant vecteurs de lutte contre les inégalités dans l’accès à la culture sportive. Alors que toutes les études sur l’état de santé physique des jeunes sont au rouge et que médecins, sportif·ves et dirigeant·es s’accordent à dire qu’il faut plus de pratique physique, celle-ci serait rendue optionnelle !

Ce rapport montre aussi la terrible déconnexion de certaines propositions, notamment en termes d’organisation pratique. Grâce à son enquête « Gymnase Score », réalisée en 2025, le SNEP-FSU possède des chiffres tangibles sur l’accès aux installations sportives qui reste largement insuffisant (49 % des établissements sont en situation d’urgence). Ainsi, il est impossible de faire accéder tous·tes les élèves à des équipements sportifs seulement sur les après-midis.

Cette proposition d’organisation impacterait, par exemple, l’enseignement de la natation. Avec des créneaux scolaires réduits à l’après-midi, cette disposition engendrerait, à minima, le doublement des élèves qui ne bénéficient pas d’enseignement de la natation (14 % actuellement) ! Le savoir-nager est pourtant profondément discriminant socialement (en Seine-Saint-Denis, un·e élève sur deux ne sait pas nager en entrant en 6ème).

À l’heure où des pays comme l’Allemagne reviennent sur leur organisation en augmentant le temps scolaire obligatoire et en y intégrant la question des activités sportives pour contrer le recul des pratiques dans les familles relevant des CSP défavorisées, la France elle, proposerait à rebours une importante régression sociale.

Le modèle d’école proposé ici s’oppose à l’école émancipatrice et démocratique voulue par le SNEP-FSU. Moins de temps scolaire, moins d’exigences sont toujours défavorables aux enfants issus des milieux populaires.

Au-delà des apprentissages des élèves, le rapport ne propose, ni plus ni moins, qu’une disparition de l’EPS obligatoire et une animation sportive faite par des intervenant·es extérieur·es, prenant le risque d’une rupture dramatique de l’unité du service public d’éducation.

Le SNEP-FSU réaffirme le besoin du plus et mieux d’école, incluant 4 heures d’EPS, assurées par des enseignant·es d’EPS !

Communiqué de presse SNEP-FSU, le 24 novembre 2025

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