Par Coralie Benech
Les résultats PISA auront été pour Gabriel Attal l’occasion de faire des annonces qui vont dans le sens d’une réorientation de la visée de l’école.
Envolée, la volonté de réduire les inégalités. La France n’était déjà pas des mieux classées sur cet objectif, la volonté d’établir des groupes de niveaux en classe de collège va venir accentuer celles-ci comme cela est prouvé par de multiples études scientifiques.
Envolé encore le principe de l’enseignant·e concepteur·trice avec la mise en place de manuels d’État et d’une méthode imposée en mathématiques en primaire.
Envolée la volonté de travail collectif entre élèves, d’apports mutuels. Les meilleur·es seront avec les meilleur·es, les moins bon·nes seront stigmatisé·es, à l’heure où Gabriel Attal fait semblant de s’intéresser au bien-être des élèves à l’école.
Envolée l’idée d’une élévation par le haut pour tous et toutes.
Si ces mesures passent, Gabriel Attal aura réussi l’énorme tour de force, sous couvert des résultats PISA et de la « mission exigences des savoirs », d’imposer un collège modulaire porté uniquement par un syndicat minoritaire aux idées méritocratiques.
Sur PISA il y aurait pourtant beaucoup à dire sur la comparaison avec les autres pays. Mais Gabriel Attal instrumentalise et communique en présentant ses annonces comme des solutions aux maux de l’École.
Pour le SNEP-FSU, l’École doit rester un lieu d’apprentissage et de socialisation où mixités scolaires et sociales sont essentielles à la réduction des inégalités et au vivre ensemble. Effectifs réduits, amélioration de la formation initiale et continue, moins de concurrence, moins d’injonction, voici ce dont les élèves et les enseignant·es ont besoin. La démocratisation n’est pas un vain mot.
