Derrière le vocable ministériel du droit à mobilité, une tout autre réalité se dessine.
Les Lignes Directrices de Gestion (LDG) Mobilités, relevant d’une publication annuelle et qui encadre notamment les mutations Inter et Intra, voient cette année un nouveau glissement de l’administration qui entend multiplier les postes à profil (POP) pour répondre aux orientations souhaitées par Blanquer et Macron. Le poste à profil, attribué hors barème serait, à leurs yeux, le meilleur moyen de répondre aux problématiques d’attractivité de certaines zones. Ainsi 500 postes seraient profilés dans le 2nd degré à l’image de ce que nous avions connu avec le mouvement ECLAIR, qui se révéla être un fiasco et n’aura duré qu’une année. C’est aussi l’arrivée d’une nouvelle bonification pour les collègues qui seraient affectés dans un CLA (Contrat Local d’Accompagnement), actuellement expérimenté dans 3 académies et qui est étonnamment classé dans l’éducation prioritaire. Surement un moyen de sécuriser la bonification de 120 pts qui ne relève aucunement des priorités légales relevant de l’article 60 de la loi 84-16.
En parallèle et au prétexte que le Conseil d’Etat a relevé que les dispositions de bonification pour le Parent Isolé (PI) et le Sportif de Haut Niveau (SHN) n’entraient pas dans le cadre des priorités légales, le ministère a tout bonnement décidé de les supprimer. La suppression de la bonification PI pénalisera les femmes alors que les LDG réitèrent à de nombreuses reprises la nécessité de veiller à l’égalité Femme/Homme. Elle est pour autant maintenue pour les corps d’encadrement…
Concernant la bonification SHN, qui concernait certes peu de collègues, c’est la marque du peu de reconnaissance de l’institution pour celles et ceux qui représentent la France dans toutes les compétitions internationales et notamment les JOP 2024 à Paris.
Ces régressions comprises dans les LDG Mobilités 2022, notamment l’imposition de postes à profil attribués hors barème, sont inquiétantes quand en parallèle pointent le retour des stagiaires à temps plein, l’arrivée des contractuels alternants, le développement de l’emploi contractuel, l’augmentation des HSA en lieu et place de recrutements au CAPEPS. Comme chacun le sait cela conditionne les calibrages des entrants dans les académies, il y a donc fort à parier que les mouvements qu’ils soient Inter ou Intra vont se scléroser impactant de fait les possibilités de muter.
Il faudra tout l’engagement de la profession pour combattre les HSA, exiger les créations de postes et les recrutements à hauteur des besoins, organiser le refus des profilages des postes dans les établissements pour que le droit à une mobilité choisie ne reste pas un slogan !
Le SNEP-FSU, à tous les niveaux, sera comme d’habitude à vos cotés pour vous assister tout au long du processus des mutations. Bulletin spécial Mutation Inter, réunions, stages et initiatives que nous organisons, n’hésitez pas à y participer et solliciter la compétence de vos élu.es.