CDN des 26 et 27 août 2021 – Introduction

Nous étions nombreux à espérer une pause estival tranquille ou tout du moins plus tranquille mais les calendriers, de plus en plus longs (CTM le 21 juillet boycotté sur la question de la possibilité de faire des HSA quand on est à temps partiel – encore un verrou que l’on veut faire sauter pour recruter moins – réunion avec la DGESCO le 22 pour les aménagements du bac qui ressemble en tout point à une énième réforme vers le contrôle continu généralisé et je présume qu’il en est de même en Académie, les années finissent de plus en plus tard…), l’actualité, le virus et la météo en auront décidé bien autrement. Le sanitaire et les catastrophes météorologiques auront pris une grande place dans les informations qui nous aurons été données. Si on peut le comprendre, il ne faut pas occulter une situation internationale de plus en plus tendue qui entraînera inévitablement des répercussions sur le territoire national. Juste pour que nous ayons quelques éléments en tête j’évoquerai simplement, sans analyse, quelques situations :

  • Biélorussie : La répression contre les étudiants, les travailleurs et les militants pro démocratie est toujours aussi vive. Cette répression s’opère dans l’objectif pour Loukachenko de rester au pouvoir malgré sa défaite dans les urnes. Au cours des neufs derniers mois 492 étudiant-es ont été interpellé-es et 160 explulsé-es
  • Philippine : recrudescence des violations des droits humains par les agents de l’Etat selon le rapport de la commission d’enquête internationale : guerre contre les pauvres sous couvert de « guerre contre la drogue », guerre contre la dissidence, guerre contre le peuple Moro. Militants syndicaux et enseignants sont les cibles de ces guerres et victimes d’exécution par la police et les militaires.
  • Brésil : les dégâts de la politique Bolsonaro continue notamment par le développement d’un projet de programme éducatif avec une militarisation des écoles transférant aux forces militaires la gestion administrative et pédagogique des écoles publiques du Brésil.
  • Afghanistan : retour des Talibans ruinant les espoirs de paix de tout un peuple avec les premiers effets sur la liberté de la presse et l’attaque des journaliste et les effets à court terme redouté sur une éducation de qualité et celle des jeunes filles. La situation entraîne des mouvements de population bien compréhensible. Macron, dans sa vision de ce qu’est la France, terre d’accueil, pays des droits de l’homme, a créé une nouvelle polémique, une de plus, en annonçant vouloir se « protéger de la migration illégale massive ». Depuis il rame quelque peu pour essayer d’expliquer son point de vue et ses propos… La France se doit d’accueillir et protéger toutes celles et ceux qui fuient leur pays pour leur sécurité.

Cette posture de nos gouvernants sur les migrants a amené la cour européenne des droits de l’homme à condamner la France pour la huitième fois depuis 2012. Condamnée pour avoir enfermé des familles avec enfants dans les centres de rétentions administratives. Nous parler de respect des différences, de respect de l’autre quand on bafoue les droits les plus élémentaires de certaines catégories de personnes passent de plus en plus mal.

  • Sur un autre plan, il y a aussi la situation d’Haïti : avec un séisme de magnitude 7.2 et un chaos qui en résulte avec des dizaines de milliers d’habitant à la rue sans eau ni nourriture mais aussi les activités des gangs qui génèrent encore plus d’insécurité, de pillage (et même de l’aide alimentaire) …

Le climat a également beaucoup pesé sur ces vacances scolaires. Sans forcément tout mettre sur le dos du Réchauffement Climatique (quoique !), nous aurons connu des épisodes pluvieux importants avec des inondations dramatiques en Belgique, en Allemagne…, des incendies certes habituels mais d’une ampleur considérable en Californie, Algérie, Sicile, Grèce, sud de la France. Ces phénomènes sont concomitants du nouveau rapport du GIEC que le secrétaire général de l’ONU a qualifié d’« alerte rouge pour l’humanité ». Les 1,2 degré Celsius de plus qu’en 1850 sont déjà atteint et l’objectif de pas dépasser 1,5 degré ne sera malheureusement plus d’actualité très vite sans changement drastique et peut être douloureux tant les retards pris sont importants. Les experts proposent toutefois un scenario pour repasser sous le seuil des 1,5 degré à condition d’abandonner la croissance du PIB et favoriser les politiques de justice climatiques. Les urgences sont donc largement bousculées et les enjeux de la prochaine COP primordiaux. Pour autant on peut une fois encore douter des mesures qui y seront prises vu la non prise en compte des précédents engagements.

Nous sommes aussi à deux ans de crise sanitaire, quels sont les premiers effets que l’on peut constater ?

Les banques se portent bien avec des bénéfices supérieurs à ceux d’avant crise, les entreprises du CAC 40 ont réalisé 60 milliards de profit au premier semestre 21 soit +41% par rapport au premier semestre 2019, les grands patrons en profitent pour s’augmenter allègrement. En contrepoint, les catégories plus modestes de la population vont souffrir d’une nouvelle augmentation du Gaz, de l’électricité, des carburants… mais aussi d’un nouveau calcul des APL qui aura permis 1 milliards de dépense en moins, les jeunes et les moins favorisés en seront ravis… Les césures sont de plus en plus importantes et criantes.

Sur la politique sanitaire développée par le premier épidémiologiste de France (Macron), la stratégie de gouvernance est la même que sur les autres sujets et c’est l’autoritarisme qui prime. Contraindre plutôt que convaincre, décider seul sous couvert de conseil de défense discrétionnaire plutôt que de débattre avec les instances démocratiques. Les enjeux sont autant de tenter d’enrayer la propagation du virus que de faire en sorte que les activités économiques puissent continuer. Il faut donc aller le plus vite possible pour mettre ou remettre la France au travail quelles que soient les hiatus, contradictions générés par les protocoles. La volonté de conserver les écoles ouvertes à tout prix font partie de ce processus. Si l’on peut partager cet objectif (c’est ce que nous avons toujours dit), des désaccords de fond persistent sur les moyens d’y parvenir…

C’est dans ce contexte qu’une nouvelle loi sanitaire a été adoptée validant l’obligation vaccinale pour certaines professions et rendant obligatoire la détention d’un pass’sanitaire pour les transports, les restos, les bars, les lieux de culture etc. Le conseil constitutionnel interrogé par le gouvernement et interpellé par des organisations syndicales la FSU, CGT et Solidaires sur les remises en cause du droit du travail générées a validé ce pass’sanitaire le 5 août à l’exception de la possibilité de casser le contrat des travailleurs récalcitrants, disposition voulue par le Sénat- Les orgas rappelaient par ailleurs que « si la vaccination a fait ses preuves depuis des années, elle ne peut se faire dans n’importe quelles conditions et à n’importe quel prix. C’est par l’information, la pédagogie, le débat que les doutes peuvent être levés et non par la menace et la contrainte ». Il est toutefois indispensable, dans le cadre d’une pandémie, de vacciner à l’échelle mondiale et donc de permettre aux pays pauvres d’accéder aux vaccins. Pour cela, les brevets doivent tomber et entrer dans le domaine public.

Des manifestations se sont développées les samedis initialement contre le pass’sanitaire. A l’instar des Gilets jaunes ces manifestations interpellent le mouvement syndical sur les motivations, les revendications portées, les participants. Le mouvement est très hétéroclite et nombre de messages, de slogans sont à rebours des valeurs que nous portons au sein du SNEP et de la FSU. Les propos complotistes, antisémites, la conception libérale de la liberté, le rejet de la science ne font pas partie de notre ADN mais dans le même temps nous ne pouvons qu’être d’accord sur les atteintes aux libertés, contre le flicage, le contrôle généralisé. Dans ce contexte et en l’état il semble difficile de rejoindre en tant qu’organisation syndicale ce mouvement mais nous avons estimé en FSU qu’il est possible d’avoir des expressions communes avec les autres organisations syndicales. C’est l’objectif de la réunion qui aura lieu aujourd’hui en marge des universités d’été de Nantes, et lors de l’interpro (FSU, CGT, Solidaires, FO) du 30 août qui devrait annoncer officiellement l’action Fonction Publique du 5 octobre.

Macron a profité de ses annonces sur le sanitaire pour annoncer sa volonté de continuer à réformer dans une stratégie communicationnelle visant à masquer quelque peu les projets à venir. Si aucune réforme de fond ne devrait voir le jour sur la question des retraites, le dossier n’est pour autant pas clos et il a annoncé qu’une nouvelle concertation doit débuter à la rentrée. Trois axes ont été annoncés : la fin des régimes spéciaux pour les nouveaux entrants, le recul de l’âge de départ et un minimum de pension pour une carrière complète à 1 000 euros. De la même manière la réforme de l’assurance chômage continue son bonhomme de chemin et va être saignante pour nombre de salariés en perte d’emploi.

Pour illustrer la politique de Macron, il suffit de le citer : « Être citoyen, ce n’est pas demander toujours des droits supplémentaires, c’est veiller d’abord à tenir ses devoirs à l’égard de la Nation »

Il profite aussi des questions sanitaires pour adopter d’autres modes de communication en se tournant vers les jeunes dans l’objectif de lancer sa campagne présidentielle : Instagram, YouTube etc. Coupé d’une grande part de la population dans sa politique clivante au profit des riches, il mise sur l’électorat jeune pour sa réélection.

Sa politique du « en même temps » qui ne sert qu’à favoriser les uns au détriment des autres s’illustre à nouveau avec le travail en commun entamé avec Google au service du fisc pour traquer les fraudeurs alors même que cette entreprise a écopé d’un milliard d’euros d’amende pour « fraudes fiscales aggravées ». Drones, vidéo surveillance, flicage par satellite interposé pour les uns et cris d’orfraie pour les autres avec le scandale Pegasus que chacun a fait mine de découvrir. Faire aux uns mais surtout pas aux autres… pour des raisons de libertés et de sécurité nationale.

Dans ce contexte rapide, qu’en est-il de l’Ecole ?

Conformément à notre insistance, le ministère, sur la base de ce qui a été conduit d’une manière inqualifiable l’an passé a élaboré 4 Scenarii de rentrée.

Macron lors d’une réunion du conseil de défense a dénoncé le flou qui entoure la rentrée scolaire et demande au ministre d’être plus explicite. Ses dernières sorties dans la presse (les nouveaux BO sont le JDD pour l’Education et l’Equipe pour le sport) n’ont pas réellement levé les inquiétudes et la compréhension tant les incohérences sautent parfois aux yeux et les mises en œuvre inextricables. La rentrée va être bien compliquée. Cette dernière se fera donc au niveau 2, en jaune, mais il est à craindre que très vite nous soyons confrontés à de nouvelles restrictions compte tenu du fait que le taux d’incidence est 5 fois plus élevé en cette rentrée qu’à la rentrée 2020 et que cela touche beaucoup plus les jeunes.

Face aux questions juridiques qui immanquablement allait se poser, la vaccination n’étant pas obligatoire, le concept « d’éviction » des élèves non vaccinés en cas de Covid dans une classe n’a plus court et c’est sur simple déclaration des parents pour les élèves de moins de 16 ans qu’il sera demandé de rester à la maison en cas de non vaccination. Il y a de fortes probabilités que cela génère des conflits (fausse déclaration parce que les parents ne peuvent garder les enfants ou, à l’inverse pour le retrait de la classe…) Si effectivement il faut agir pour protéger, cela ne résout en rien la problématique des enseignants qui auront à faire face à une partie de classe en cours et une autre à la maison…Des centres mobiles de vaccination seront déployés dans les établissements scolaires ou aux abords sans qu’on sache encore, à l’heure qu’il est, les modalités et le fonctionnement et sur qui toute cette organisation va reposer. De nombreuses questions restent toutefois en suspend comme l’organisation des sorties scolaires, des classes de découverte et sur le sport scolaire. Le ministère a été interrogé sur ces éléments et les réponses devraient être apportées. Gageons qu’elles ne seront pas de nature à éclairer complètement les choses, tout étant renvoyé aux adaptations locales et d’autres acteurs entrant dans la danse avec la complexification de doctrines qui ne se superposent pas.

Suite à un échange avec le ministère, les préconisations sur le niveau jaune de rentrée en EPS ont un peu évolué en permettant le sport en intérieur et en levant la règle stricte des deux mètres bien souvent inapplicable. Seul interdit, les sports de contacts. Face à cette interdiction, je pense qu’il nous faire faire le distinguo entre un sport de contact pur et un sport qui occasionne parfois des contacts. De mon point de vue, ce qui n’a pas été infirmé par le ministère, les sports collectifs restent donc possibles sauf peut-être des activités comme le rugby s’il n’est pas aménagé pour réduire lesdits contacts.

Profitant de la pandémie et des difficultés occasionnées pour la passation des examens, Blanquer a franchi une nouvelle marche dans la réforme du baccalauréat en mettant fin aux épreuves communes et en développant le contrôle continu. C’est la fin de toute ambition nationale de l’examen renvoyé à chaque établissement. A l’échelle d’une discipline, en EPS, grâce à notre culture professionnelle, nous nous sommes accoutumés au travail de définition des protocoles certificatifs dans les établissements, la construction de projets locaux d’évaluation pour l’ensemble des disciplines à l’échelle de l’établissement ou du bassin va être extrêmement problématique et chronophage. Sans parler ici, bien évidemment, des inégalités monstrueuses que tout ce système va générer. Le lobbying que nous avons pu faire en amont de la présentation des textes et de l’écriture des décrets et notes de service, nous aura permis en EPS de conserver l’existant. Ce n’était de prime abord gagné, l’objectif étant pour le ministère d’évaluer sur l’ensemble du cycle terminal avec un coefficient 3 en première et un coefficient 3 en terminale comme pour les autres disciplines.

Un autre dossier nous a quelque peu occupé en fin d’année et pendant ces vacances concerne la laïcité suite à une volonté de reprise en main de cette question par le gouvernement, les polémiques que cela a généré et la sortie de Blanquer et Schiappa sur les « dispenses au chlore » qui seraient des dispenses de complaisance masquant des motifs religieux. Sur cette lancée, le gouvernement a supprimé l’observatoire de la laïcité l’estimant trop soft et a même été jusqu’à supprimer toutes ses publications, enquêtes et analyses… Le 15 juillet Castex a lancé l’organisme succédant à l’observatoire, le Comité interministériel de la laïcité. Si l’enquête sur les certificats médicaux de complaisance a été repoussée à l’automne, il n’en reste pas moins que les pratiques sportives, le sport, les clubs sont ciblés comme des endroits où se développeraient fondamentalisme, communautarisme, terrorisme… Le SNEP a été sollicité pour une conférence débat au Grand Orient de France sur ces questions et est interrogé par divers organismes. Ces questions doivent être travaillées au sein de notre syndicat pour rétablir certaines vérités sans rien masquer, les différents interlocuteurs ne réfléchissant que par cette focale laissent à croire que le sport français serait très largement gangréné par ces problématiques.

Une campagne de promotion de la laïcité va être lancée dans tous les établissements scolaires dès la première semaine de rentrée. Il devrait y avoir des affiches à proximité immédiate des établissements, des contenus sur le site du MEN à destination des élèves et des fiches pédagogiques pour l’animation de séquences. La problématique relevée par le ministère serait le décalage générationnel sur la notion de la laïcité, les jeunes en ayant une définition bien plus lâche et ouverte, ne voyant pas de problème au port du voile dans les établissements par exemple… Cette phrase a été prononcée lors d’une réunion hier avec le ministère et montre bien, une fois encore, qui est la cible de cette volonté de reprise en main de la laïcité.

A chaque expression du ministre une polémique s’ouvre parce qu’il veut à tout prix se mettre en avant et montrer que grâce à son action et à sa politique, l’Ecole française serait au top ! Le ministre s’est mis en scène en voulant montrer ses gros bras et son « courage » en voulant laisser le plus possible les écoles ouvertes. Toutes les organisations syndicales portaient cette exigence mais l’assortissaient de conditions nécessaires pour y parvenir : recrutement massif d’enseignants, diminution des effectifs, capteurs de CO2 et purificateurs d’air (question qu’il a renvoyé aux collectivités territoriales), priorité vaccinale pour celles et ceux qui le souhaitaient, ouverture d’autres locaux pour permettre de démultiplier les salles de classes, etc. Aucune de ces demandes n’a été satisfaite et le ministre a renvoyé la gestion de la crise aux établissements scolaires. Ce courage dont il se targue ne repose en fait que sur le volontarisme et l’engagement des personnels… Il a l’art de s’attribuer les mérites d’actions qu’il s’évertue à complexifier et à rendre inopérantes obligeant les personnels à des adaptations constantes qui sont plus qu’épuisantes et démobilisantes à la longue mais qui permet de franchir des caps supplémentaires dans la déconcentration et la décentralisation de l’Education.

La polémique qu’il a lancé après les très bons résultats des sports collectifs au Jeux Olympiques de Tokyo (« Vive le sport collectif ! Vive l’EPS ! Le succès de nos @EquipeFRA #BHV illustre la qualité de l’enseignement de ces sports à l’école ») est de même nature et, fait aggravant pour un ministre de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports, il a clivé et opéré une fracture entre le monde scolaire et le monde fédéral. Si historiquement il peut y avoir un fond de vérité dans le développement des sports collectifs en France, l’action de ce gouvernement et du précédent a été, au contraire, de réduire les synergies possibles et de diminuer assez drastiquement la part de l’enseignement des sports collectifs à l’Ecole au prétexte d’un équilibre entre les formes de pratiques. A l’image du gouvernement, rien n’est fait pour rassembler, pour créer du collectif, bien au contraire. Toutefois, on peut aussi regarder cette sortie différemment en se disant, enfin une forme de reconnaissance de l’EPS et de ses enseignants même si c’est plus que maladroit mais aussi et surtout en ce qu’elle permet qu’on parle d’EPS, qu’on ouvre la porte des médias au SNEP… On aurait presque envie qu’il continue pour faciliter notre promotion 😉

Je profite de ce sujet pour saluer l’arrivée d’une femme à la tête du CNOSF, Brigitte Henriques, parce qu’à l’occasion de cette polémique elle est intervenue pour un renforcement de la place du sport à l’Ecole. Même s’il sera nécessaire d’avoir une discussion avec elle sachant qu’elle met en avant le système américain pour le supérieur et les systèmes allemands et britanniques qui n’auraient plus cours l’après-midi pour développer le sport (venant d’une agrégée EPS, c’est un peu surprenant), elle peut être une partenaire dans un combat pour le développement de l’EPS à l’Ecole.

Je ne m’étendrai pas plus sur le JO de Tokyo et les résultats en berne de la France qui montrent quand même que le système mis en place et axé sur les médaillables, la focalisation sur le très très haut niveau via l’ANS ne produit pas les résultats escomptés, loin de là. Bien des résultats interpellent très fortement et posent la question du modèle français et des évolutions qu’il a subi.

L’ensemble de ce contexte est paradoxalement très porteur pour nos revendications. Revendications pour le service public au regard de ce qui se passe à l’Ecole, dans les hôpitaux, revendication pour les salaires compte tenu de l’augmentation du coût de la vie, revendication pour l’emploi et sur notre terrain propre, augmentation des horaires, révision des contenus, valorisation de la discipline, augmentation des effectifs de professeurs de sports… prennent un sens tout particulier post JO et sortie blanquérienne.

Comme d’habitude, il y a tellement de choses à dire qu’en même temps (pour faire mode) je n’ai rien dit…

Je sais que ce que je viens de dire n’a rien de réjouissant mais les occasions de se réjouir sont franchement peu nombreuses. Pour autant je vois dans ce contexte des opportunités très grandes pour nous engager pleinement dans le combat et créer une dynamique positive pour nous et nos collègues. La rentrée sera pourrie et difficile, à nous d’en faire un moment fort de promotion de l’EPS et de donner un peu de rêve dans la perspective notamment du congrès mais aussi des échéances électorales. Plusieurs initiatives sont d’ores et déjà dans le paysage et nous en parlerons durant ces deux jours. Il y a en premier lieu la conférence de presse de rentrée que nous avons décidé, les 40 ans d’intégration de l’EPS au ministère de l’Education nationale qui devra être notre grand moment de mobilisation, la semaine de l’EPS mais aussi les soirées de l’EPS… Tout cela, bien travaillé et bien finalisé devrait nous mettre sur une rampe de lancement très favorable pour notre congrès national et pour aller au contact de tous les collègues et des candidats aux élections. Le contexte est peu réjouissant mais ce qui nous manque dans notre environnement nous avons à le construire en retrouvant une forme de plaisir si ce n’est de joie dans nos mobilisations. Dans cette construction nous aurons à y intégrer la journée de mobilisation et de grève pour un plan d’urgence pour l’Ecole le 23 septembre et trouver les liens pour l’action interpro du 5 octobre. Bref de beaux chantiers devant nous pour une année qui, à n’en pas douter sera riche.

Dans les discussions qui vont suivre, il faut que nous réussissions à caler un point de vue sur les questions sanitaires sans en faire le point nodal de la rentrée, sur la politique menée, sur la rentrée scolaire en dénonçant ce qui doit l’être mais aussi en fixant un cap revendicatif, que propose-t-on ?

Je pense qu’un de nos objectifs de cette rentrée sera, tout en répondant aux questionnements des collègues, de les sortir la tête du guidon, de les extraire des seules questions sanitaires pour les engager à réfléchir l’EPS pour retrouver le plaisir d’enseigner et améliorer leurs conditions de travail.

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