Par Michel Rotenberg et Gwénaëlle Natter
Au regard du contexte sanitaire, le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) avait décidé de développer un projet de Journée Olympique « hybride », mêlant à la fois des activités digitales et physiques, à destination du grand public, de la jeunesse et du public scolaire, avec des activités tout au long de la semaine du 22 au 26 juin 2020. L’action phare consistait à participer au #Défi2024m : parcourir la distance symbolique de 2024 mètres, se prendre en photo et la partager sur les réseaux sociaux.
En bon élève de la promotion du 2S2C (Sport Santé Culture Civisme), le président du CNOSF Denis Masseglia, précisait, dans un courrier du 04/06/20, sa conception de la journée olympique 2020.
Organiser la « journée olympique » consistait à mettre en place une opération festive et visuelle articulée autour d’animations reprenant le concept du CIO « Bouger, Apprendre, Découvrir » avec des activités sportives, des activités culturelles et des activités à caractère éducatif (valeurs sociales et sociétales, sensibilisation bienêtre/ santé, citoyenneté).
De son côté, l’Éducation Nationale invitait à relayer sur les réseaux sociaux les actions proposées en direction des scolaires et en partenariat avec l’USEP, l’UNSS et l’UGSEL, ciblant particulièrement les élèves des écoles et collèges labellisés Génération 2024, ainsi que des classes olympiques déjà sensibilisées à cette thématique. Ces actions devaient être développées dans le respect des règles sanitaires en vigueur, au choix sur une journée ou sur l’ensemble de la semaine, et auprès des élèves en classe comme à travers les enseignements à distance.
Quand on sait que 25% des français n’ont pas l’accès à internet via un smartphone, cette action a de quoi surprendre, surtout qu’elle intervenait au moment où seulement 1,2 million d’élèves avaient repris le chemin de l’école, que les décrocheurs de l’école durant le confinement étaient toujours décrochés et que l’accès aux installations sportives continuait à être contesté aux enseignants d’EPS…
Comment la profession a-telle répondu ? A l’heure où nous écrivons, le seul bilan que l’on trouve est un mot de remerciements du CNOSF à l’attention des 12 000 personnes qui ont parcouru les 2 024 mètres lors de cette journée olympique.
Pour le SNEP-FSU, c’est un tout autre héritage que les JOP de Paris 2024 doivent laisser !
Une famille formidable !
Par Michel Rotenberg
Chacun ne peut l’ignorer, la famille olympique est une famille formidable.
L’article 50 de la charte olympique stipule que « aucune forme de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique »
Tout ceci a dû être écrit après les Jeux Olympiques de 1968 de Mexico, quand les poings gantés de noir de Tommy Smith et John Carlos sur le podium du 200 m ont ouvert les yeux au monde sur la ségrégation raciale aux États-Unis.
Aujourd’hui, actualité oblige aux USA et par ricochet partout dans le monde, l’actuel président du CIO, Thomas BACH, sentant le vent du boulet pour les JOP de Tokyo en 2021, s’est fendu d’un commentaire, le 10 juin dernier, indiquant que la pose d’un genou à terre, en signe de soutien à la lutte antiraciste, restait interdite par la règle 50 de la charte olympique.
La commission des athlètes du CIO est donc invitée à « explorer les différentes façons dont les athlètes olympiques peuvent exprimer leur soutien aux principes contenus dans la charte olympique de façon digne ». CONSTERNANT !
Elle est pas chouette, la famille ?
Photo d’illustration : Copyright : Philippe Millereau