Lancement de l’observatoire Européen d’éducation physique et sportive

Le SNEP était présent à la réunion fondatrice de l’observatoire Européen de l’éducation physique du 24 au 26 janvier à Lisbonne

Le 25 janvier fera date dans le monde de l’éducation physique et sportive Européen. C’est la naissance du premier observatoire de l’EPS en Europe. Ce projet subventionné par la commission Européenne via les projets Erasmus plus, regroupe une quinzaine d’organisations. L’observatoire aura comme « première mission d’élaborer un questionnaire sur la situation de l’éducation physique dans les pays Européens. Nous ne cherchons pas à avoir une exhaustivité des résultats, mais notre analyse va reposer sur les pays qui sont engagés dans ce projet. »

nous dit Marco Onofre, professeur à la faculté de Lisbonne qui pilote cet observatoire. Le questionnaire a choisi de reprendre les indicateurs de la qualité de l’éducation physique proposés par l’UNESCO, et entend ensuite redescendre jusqu’au niveau des étudiants pour évaluer la qualité de l’EP. Ce projet se situe en continuité du travail qu’a engagé l’association européenne de l’éducation physique et sportive EUPEA pour défendre la place de l’EP dans de nombreuses instances Européennes.

Le SNEP en tant que membre de EUPEA a choisi de faire partie de cette aventure. Au-delà de l’intérêt évident de compréhension des autres modèles d’éducation physique dans les pays Européen, cet observatoire va nous permettre de les comparer sur d’autres critères que celui de la rentabilité des systèmes. Ce travail d’observation va durer 3 ans. Les 20 membres ont un agenda de travail et de réunions bien remplis. La première étape consiste à identifier les critères de l’observation retenus par les différents pays. Force est de constater que la France ne s’est dotée d’aucun observatoire réel de l’éducation physique et sportive.

Vers un observatoire français de l’EP

Le SNEP a toujours déploré les changements de curriculum, de référentiels qui ne s’appuient que sur l’appréciation des législateurs. Le SNEP a demandé à de nombreuses reprises une évaluation partagée des programmes ou des référentiels d’évaluation pour éviter que des décisions soient prises en ignorant la réalité ou en se référant uniquement à la perception des IPR. Cet observatoire Européen permet aussi de percevoir la continuité des politiques européennes.

Le SNEP a demandé à de nombreuses reprises une évaluation partagée des programmes ou des référentiels d’évaluation pour éviter que des décisions soient prises en ignorant la réalité ou en se référant uniquement à la perception des IPR.

Ainsi les enseignants d’éducation physique du Portugal sont très préoccupés en ce moment. Leur ministre de l’éducation a proposé une réforme qui ne prend plus en compte l’évaluation en EP dans les critères d’entrée à l’université. Pour les enseignants d’éducation physique portugais cela constitue une dévalorisation de la discipline. Cette logique n’est pas sans rappeler la politique française. Lors de la dernière rencontre que le SNEP a eu avec La DEGESCO française, les représentantes ne comprenaient pas que nous demandions qu’une évaluation centrée sur les savoirs spécifiques et originaux de l’éducation physique soit prise en compte. Pour eux, nous étions déjà présents dans l’évaluation à l’oral à travers les parcours santé proposés au collège. Notre discipline n’étant pour la dgesco plus qu’une contribution à des finalités transversales sans connaissances et savoirs propres.

La prochaine rencontre se déroulera à Paris en Mars 2019 et sera sans aucun doute une étape importante des premiers pas de cette naissance historique.

3.2 ÉLABORATION D’UNE VISION COMMUNE POUR L’ÉDUCATION PHYSIQUE DE QUALITÉ

L’Unesco a déterminé 5 indicateurs pour améliorer la qualité de l’EPS: les programmes, le partenariat, le suivi et l’évaluation, la formation continue, les installations et le matériel. Notons que l’observatoire prend aussi en compte le nombre d’enseignants et le nombre d’élèves par classe, ce qui est pour nous aussi un indicateur important ignoré par l’Unesco.

3.2.1 Programme scolaire : L’éducation physique de qualité offre un large éventail de contextes et d’environnements liés à l’apprentissage, qui font appel aux ressources et à la créativité des apprenants et exigent de leur part une aptitude à travailler de manière autonome et en collaboration avec les autres.

3.2.2 Partenariats communautaires : Lorsque l’on considère le rôle de l’éducation physique dans la promotion de l’engagement dans des modes de vie sains et actifs tout au long de la vie, le développement de partenariats entre les écoles et les organisations et clubs sportifs à base communautaire semble être indispensable pour une prise en compte plus globale des résultats éducatifs, y compris en matière de santé, de bien-être et de développement personnel et social.

3.2.3 Suivi et assurance qualité : La mise en œuvre d’une politique pour l’éducation physique de qualité et son enseignement devrait être soutenue par des mécanismes de suivi et d’assurance qualité clairement définis, couplés à des systèmes de soutien destinés à aider les enseignants et les écoles à développer leurs forces et remédier à leurs faiblesses

3.2.4 Formation, effectifs et perfectionnement des enseignants : Sachant que l’enseignement d’une éducation physique de qualité dépend essentiellement de la qualification des éducateurs, les autorités responsables devraient procéder à des examens ponctuels des systèmes de formation des enseignants en éducation physique de qualité (FEEPQ) à titre de mesure prioritaire

3.2.5 Installations, équipements et ressources : L’enseignement d’une éducation physique de qualité nécessite des ressources matérielles ainsi qu’un soutien technique approprié afin d’assurer l’accès à l’éducation physique pour tous les élèves, notamment ceux qui souffrent d’handicap et ceux qui ont des exigences religieuses spécifiques

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