Ce 2e CTM JS organisé sous l’égide de l’Education Nationale se déroule en pleine « semaine olympique et paralympique », un dispositif auquel le ministre Jean Michel Blanquer semble très attaché. Mais une politique publique ne se résume pas à des effets d’annonces, telles que les « 30 minutes d’activités par jour », surtout quand au même moment on ne permet plus ni aux élèves ni aux sportifs de clubs la pratique en intérieur. Pour le SNEP-FSU, l’héritage de Paris 2024 pour développer la pratique sportive à l’école et en dehors de l’école nécessite de vraies mesures avec des moyens à la clé.
Contexte sanitaire
La crise sanitaire que nous traversons dure et va durer… Le SNEP FSU considère qu’on ne gère pas dans la durée une pandémie avec des moyens militaires et policiers mais, en complément de moyens médicaux remis à niveau, avec des moyens éducatifs, pédagogiques et matériels. Les pratiques sportives comme les pratiques d’éducation physique sont non seulement possibles immédiatement mais indispensables pour prévenir les conséquences sanitaires de cette épidémie ! Il faut cesser d’immuno-déprimer la population de ce pays et sa jeunesse en particulier. Notre pôle interministériel éducatif et sportif se grandirait en exprimant cette volonté de pédagogie, d’éducation de démocratie, de responsabilité et de liberté. Cela passe par la réouverture des enceintes sportives couvertes sur la base des propositions des professionnels du sport et de l’EPS, comme sur la capacité du mouvement sportif.
Transfert du sport de haut niveau dans les CREPS
En lien avec le point à l’ordre du jour de ce CTM sur les managers de la haute performance, nous tenons ici à
réaffirmer l’incohérence à avoir décidé du transfert du sport de haut niveau dans les CREPS.
D’une part, il prive les DRAJES de plus de 10 % de leurs effectifs pour mettre en œuvre l’ensemble des politiques publiques éducatives. Rappelons que 80 ETP sont/seront transférés dont 60 CAS ; alors qu’ils étaient 557 au 31/12/19 à travailler dans les services régionaux et départementaux JS.
D’autre part, il crée de nombreuses difficultés, qui mettent en péril l’efficience même du dispositif de la haute performance, en confiant une mission dévolue à l’Agence Nationale du Sport à des établissements publics sur lesquels l’Agence n’a aucune emprise, puisque le délégué territorial de l’ANS est le Préfet de Région et son adjoint le DRAJES, et non le directeur de CREPS.
D’autres difficultés ont déjà été soulevées lors du groupe de travail dédié (le 28/01/21) concernant les managers territoriaux telles que les régions avec plusieurs CREPS, la question de la validité des recrutements en cours, le régime indemnitaire, la gestion des fins de missions, … Mais nous y reviendrons tout à l’heure.
De plus, cette réforme s’inscrit dans un contexte de baisse continue des effectifs. Nous rappelons ici l’impérieuse nécessité d’établir un plan pluriannuel de recrutement dans tous les métiers JS, en commençant par réouvrir les concours de professeurs de sport dans ses différentes fonctions, avec un nombre important de postes offerts aux concours dès 2021.
Formation des personnels JS (école des cadres / ONM)
Le SNEP-FSU fait le constat que deux chantiers sont ouverts sur la formation des personnels : le schéma directeur de la formation porté par le département formation de la DGRH et l’école des cadres portée par la direction des sports. Nous souhaitons qu’il soit trouvé une cohérence et une complémentarité pour des deux démarches et nous ferons des propositions en ce sens.
Nous avons pris acte du schéma directeur de la formation de la DGRH et de ses 3 axes.
Il recoupe pour les axes 1 et 2 des principes que nous connaissons bien la Formation Initiale Statutaire (FIS) et la Formation professionnelle Continue (FPC).
L’axe 3 est un peu nouveau : il correspond pour le SNEP FSU à une Offre Nationale Métiers de Transition Professionnelle (ONM TP) nécessaire lorsqu’un professeur de sport change de fonction (CAS/CTS/FOR) ou lorsqu’un CAS ou un CTS change de mission principale. Cette ONM TP nécessite un format nouveau, intermédiaire entre la FIS et la FPC, aussi bien concernant la durée qu’en matière de méthode pédagogique.
Le SNEP-FSU rappelle par ailleurs que les « principes » énumérés ne sauraient ignorer le droit réel à la formation : faisabilité de service, budget, quantité et qualité de l’offre.
Cette question du droit à la formation étant parfaitement dépendante des forces vives à l’œuvre dans tous les cadres d’emploi au service de la politique publique du sport et de la jeunesse.
Ce droit à la formation renvoie également au rôle de la mal nommée « école des cadres » que la ministre des sports a souhaitée.
Les débats l’ont prouvé, les personnels considèrent qu’une modernisation de la formation des personnels doit concerner l’ensemble des personnels du périmètre sport jeunesse éducation populaire et que son objet principal est la formation des fonctionnaires (et non celle des cadres privés).
La question devient donc : que faire de cette initiative parallèle aux compétences du département formation de la DGRH ?
Au SNEP FSU, nous pensons que cette école doit porter auprès de la DGRH la spécificité des métiers, des fonctions et des missions principales des personnels techniques et pédagogiques JS notamment. Cette spécificité doit se décliner dans la FIS, la FPC et l’ONM TP. Elle doit aussi garantir l’équilibre des thèmes de formation, par exemple en ce qui concerne le sport : le haut niveau et l’entrainement, le développement, le sport pour tous, l’éducatif, le contrôle et le régalien, la formation, qui sont les fondements des politiques publiques, en se tenant éloignée d’une vision instrumentalisée…
Merci de votre attention.