Par Sébastien BEORCHIA
La création de la branche retraite au sein de la sécurité sociale repose sur les fondamentaux de 1945 et le droit à une vie après le travail. Son principe est de garantir des droits reposant sur la répartition et la solidarité.
Réaliser ses activités quotidiennes, profiter de sa famille, maintenir des liens avec ses amis, participer à la vie associative, partir en voyage… Autant de projets envisageables en retraite, mais encore plus si elle débute à 60 ans.
C’est indéniable, les français vivent plus longtemps. Néanmoins, depuis 2021, l’espérance de vie en bonne santé à la naissance reste stable. Mais derrière ces chiffres se cachent de grandes disparités entre les territoires et entre les catégories socioprofessionnelles.
Ces différences sont essentiellement liées à l’accès aux soins et aux risques professionnels (INSEE 2024). Et le métier d’enseignant·e d’EPS n’y échappe pas : port de charge, postures, niveau attentionnel, températures, exposition à l’amiante, au radon, troubles psychiques liés à la charge de travail, aux conflits avec les élèves, les parents, l’administration.
Ces spécificités de notre métier ont un impact direct sur nos fins de carrière : plus les personnels s’approchent de la fin de carrière plus ils ont d’accidents de services et plus ils sont positionnés en temps partiel thérapeutique.
Alors l’ouverture à la retraite progressive dès 60 ans peut paraître séduisante pour aménager les fins de carrière. C’est le seul dispositif actuellement existant mais il reste insatisfaisant.Demeure toujours l’obligation d’avoir cotisé 150 trimestres à 60 ans, ce qui correspond à 37.5 annuités !
C’est pourquoi le SNEP-FSU revendique une retraite à 60 ans avec un taux de remplacement de 75 % du dernier traitement pour une carrière complète. Le financement est tout à fait réalisable. Car, pour exemple, en augmentant les cotisations sociales de l’ordre de 0,8 point, l’équilibre du système de financement des retraites serait atteint d’ici 2027. Renouer avec un âge légal de départ à la retraite à 60 ans c’est retrouver l’esprit progressiste et moderne de la sécurité sociale et permettre à tous et toutes de profiter dignement de cette période de la vie.
