Par Sébastien BEORCHIA
La sécurité sociale, intégrée à la protection sociale, est au cœur de notre modèle social. C’est une conquête sociale qui au lendemain de la guerre, dans un pays ruiné, a été construite sur la base du programme du Conseil National de la Résistance. Bien trop souvent présentée comme une juxtaposition technique de dispositifs, elle est avant tout un projet de société, un enjeu de démocratie et de répartition des richesses. Lors de chaque crise, elle a fait la preuve de son efficacité (Covid par exemple). Elle participe des trois piliers de l’État social, avec le code du travail et les services, qui sont aujourd’hui attaqués par le néolibéralisme.
Elle est fondée sur un principe de solidarité fondamental : « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins » afin de protéger des aléas et des risques de la vie au travers de ses cinq branches : maladie, vieillesse (pensions), accidents de services et maladie professionnelles, famille et autonomie depuis 2020.
Elle repose sur un contrat implicite qui lie tous·tes les citoyen·nes et redistribue les richesses produites. Son financement est assuré par le principe de la cotisation obligatoire, avec l’élargissement de l’assiette à toutes les rémunérations. Les revenus financiers des particuliers et des entreprises doivent être soumis à contribution.
Initialement ce sont les représentant·es élu·es des salarié·es qui gèrent et administrent la sécurité sociale financée par les seules cotisations sociales.
Pour les agent·es de la fonction publique une part de cette protection est intégrée au statut, notamment en matière de rémunération pendant les congés maladies. Cependant, pour éviter des restes à charge de plus en plus importants du fait des déremboursements de la sécu, des dépassements d’honoraires et compenser les pertes de salaire en cas d’arrêt de travail, il est devenu indispensable de souscrire à une complémentaire santé. De fait s’est progressivement constitué un système à double étage.
Les attaques contre notre modèle sociale et la sécurité sociale sont de plus en plus violentes (baisse des rémunérations des agent·es placé·es en arrêt maladie, augmentation prévue des franchises…). Toutes les dégradations de notre système de protection sociale accroissent les inégalités d’accès aux soins et touchent davantage les faibles revenus. Ce sont ces attaques qu’il faut faire cesser pour conquérir de nouveaux droits sociaux et au travail pour tous et toutes incarnés par le 100 % sécu en santé. C’est l’un des enjeux des mobilisations en cours autour du vote du budget de l’État et celui de la sécurité sociale.





