Un nouveau socle a été rédigé. Pour asseoir la statue de l’EPS ou déboulonner le statut de la discipline ? À sa suite, avec le nouveau programme, l’EPS se rapproche de la tour de Pise.
À l’heure des Pro, le programme ne pèse pas gramme, il faudra des tonnes de belles plumes pour faire contrepoids à cette écriture et redresser l’édifice sans tout balancer. Ce ne serait dans le meilleur des cas qu’un Pis(e)-aller.
On échappe heureusement en partie à la « fitnessisation » de l’EPS à l’œuvre au Lycée, pour autant les solides piliers de l’EPS sont absents : techniques sportives, étude des APSA… Pas de diktat de la didactisation, mais un tictac imposé dans la programmation de champs d’apprentissage, remembrement déjà forcé au lycée.
Plus de cultures savamment sélectionnées par l’expérience professionnelle et le temps, les APSA, mais ici des champs d’OGM, où on mélange les choux et carottes chacun fera son marché… et pas bio ! Différence notable avec le programme lycée, l’entretien n’est pas cultivé, donc pas besoin d’oxymètre pour mesurer cet oxymore. Le chant des sirènes du 5e champ, comme seule oraison de l’EPS, n’a pas été entendu. N’y voyons par le signe du chant du cygne car l’IG, tel un cheval de trait de l’EPS, continue à cultiver ce champ de bataille.
La culture de l’EPS reste bien quadrillée, pas de jardin Punk mais un jardin à la française, avec, incontournable de notre discipline, le traditionnel tableau à double entrée et ses correspondances binaires forcées entre un champ d’apprentissage et un attendu. Les élèves vont pousser droit ! On est loin de la culture émancipatrice du Rhizome, chère à Deleuze, dommage ! À force de vouloir coûte que coûte remplir toutes les cases, au final on risque d’avoir tous une case en moins.
Dans ce programme, on cultive aussi le hors sol, et en bons techniciens de surface les profs d’EPS devront faire le ménage, et dépoussiérer certains exemples de réussite « rétrogrades », tel celui de désigner le premier de cordée (pourquoi lui seul ? ) comme ambassadeur de l’environnement, sans doute peut-on y voir un hommage déguisé à Herzog ou Macron.
Avec ce programme sans repères de progression et contenu par APSA , nul « con » n’est tenu à un contenu spécifique mais pourra suivre ce succédané d’Instructions Officielles, avec ses objectifs Généraux Caporalisés par des objectifs transversaux.
À l’heure de l’IA, l’obsolescence des IO n’est pas encore programmée. Avant de faire « Reset », il serait de bon ton de recycler le patrimoine professionnel et la culture des APSA pour donner du corps à l’intelligence non artificiellement.



