Nous sommes, des enseignant·es d’EPS, syndiqué·es et/ ou militant·es du SNEP et nous coopérons depuis plusieurs années avec des enseignant·es d’EPS en Palestine, un projet de la FSGT en partenariat avec de nombreuses villes et organisations dont le SNEP. Notre contribution vise à améliorer l’enseignement de l’éducation physique dans les écoles palestiniennes. Nous avons noué des riches relations professionnelles, éléments extrêmement précieux pour connaitre, par leur système éducatif, un peuple en proie à un contexte imposé depuis des dizaines d’année par Israël.
Parfois, nous avons dû décaler nos sessions de travail parce que ce contexte d’oppression ne permettait pas de travailler en sécurité.
Nous avons noué également des relations d’amitié, en participant à leur vie quotidienne et familiale, en jouant avec leurs enfants, en rencontrant leurs parents ou ami·es. Nous avons sillonné avec elleux leur pays découpé et défiguré par l’occupation, la colonisation et les check-points militaires. Mais ce qui l’emportait toujours et qui nous réjouissait était leur capacité à s’extraire de ce contexte et à travailler avec enthousiasme à développer une éducation physique plus adaptée à leur condition, plus joyeuse et plus émancipatrice.
Le surgissement d’une violence terrible lors de l’attaque du sud d’Israël par le Hamas et d’autres forces a bouleversé et suscité une légitime émotion que nous partageons. Attachés à nos engagements éducatifs, par nature pacifiste, nous condamnons avec fermeté toute forme de violences qui frappent aveuglement.
Aujourd’hui, nos collègues et ami·es palestinien·nes sont en danger. Le pays tout entier est en isolement, écoles fermées, routes bloquées, villes enfermées.
Nous ne pouvons y entrer et iels ne peuvent en sortir ! Nous nous sentons d’autant plus démuni·es qu’en France même, nous sommes interdit·es d’expression. Le déni des droits et de la liberté de parole dans notre pays n’est pas une réponse adéquate à la situation.
Engagé·es dans une coopération qui place l’éducation et la culture au cœur des relations, nous ne nous résolvons pas à les abandonner en souscrivant au débat trop souvent partial des médias français.
Nous témoignons de la grande professionnalité de nos collègues palestinien·nes et de notre attachement à garder intactes nos relations d’amitié.
Nous leur transmettons nos plus sincères amitiés et un respect profond pour leur travail acharné à enseigner dans un contexte de privation extrêmement difficile.
Nous voulons œuvrer pour la justice et la paix et vous invitons, celles et ceux qui y sont attaché·es, à faire de même.
Signataires : Alfonso Cathy, Anna Augustin, Jonathan Alves, Nina Charlier, Géraldine Cabut, Bruno Cremonesi, Sylvaine Duboz, Armel Gontier, Yvette Laurent, Bruno Lebouvier, Maeva Michel, Yvan Moulin, Claire Pontais, Hugo Pontais.